Malgré l'intense marketing entourant le film (chaque image ou trailer étant découvert fébrilement par les fans) j'ai réussi l'exploit d'aller à l'avant-première sans avoir vu aucune bande-annonce et ne sachant rien de l'intrigue. Grand bien m'en a pris...
J'ai également été très inspirée de revoir Batman Begins et The Dark Knight avant de découvrir, avec un peu d'appréhension, le dernier volet d'une trilogie. Condition préalable et, selon moi, nécessaire pour pleinement apprécier le film.
Une trilogie qui d'ailleurs n'avait pas spécialement emporté mon adhésion. J'avais trouvé Begins un peu ennuyeux malgré une utilisation judicieuses de deux "super-vilains" pas vus sur grand écran jusque là. Un début très modeste suivi par un second volet porté aux nues par la critique et les spectateurs que j'avais eu d'abord du mal à apprécier. Après plusieurs visionnages, j'ai révisé mon jugement (on a le droit de se tromper !) et j'ai pu savourer The Dark Knight avec ses grandes réussites et ses incohérences, que beaucoup de spectateurs semblent avoir oublié à la sortie de ce dernier opus...
Des conditions "idéales" pour me plonger dans The Dark Knight Rises... Et je n'ai pas été déçue !
Le film met en scène un héros brisé, par la mort de la femme qu'il aime bien sûr, mais également par la fin de ses espoirs de vie "normale" et par le mensonge que doit endosser le symnbole de justice qu'il avait voulu créer. 7 ans après les événements de The Dark Knight, Batman n'est plus le même.
Cet opus est vraiment centré sur la souffrance, physique et psychique, et la difficulté de les surmonter, de passer outre et de construire quelque chose de nouveau. C'est sur ce point que Nolan m'a agréablement surprise, il s'agit plus qu'un film de super-héros mais d'un film qui touche à nos angoisses les plus profondes et les plus actuelles. En toile de fond sont évoqués la crise économique, la superpuissance de la Bourse et de ses effets, la révolte sociale qui gronde, l'impuissance des structures régulatrices, etc. Bien que ces éléments soient uniquement des petites touches qui encadrent le film, elles permettent une immersion dans l'actualité. Une immersion que la plupart des spectateurs n'attendaient probablement pas au profit de la fulgurance d'un héros infaillible.
Toute la thématique autour de la douleur m'a beaucoup plus touché que la peur qui était au centre du premier opus et que l'idée de chaos portée par le Joker.
Le personnage de Catwoman, que je redoutais beaucoup, a finalement emporté mon adhésion par son ancrage "social" et une forme d'explication du parcours de cette "chat-pardeuse" de haut vol. Anne Hataway est gracilement féline sans en faire trop et apporte une touche "raffinée" auprès de Batman.
Nolan s'attache à accorder une place de choix à chacun de ses personnages. On retrouve des figures familières (Ra's Al Ghul et le Dr Crane notamment) et chacun trouve sa place dans un chaos orchestré de main de maître par Bane et ses acolytes.
Nolan glisse de nombreuses références à sa propre trilogie pour conclure dans une cohérence et une unité remarquable. Les trois films forment un tout cohérent, loin d'être parfait. La conclusion est galvanisante, jouissive et optimiste malgré la noiceur des trois volets. The Dark Knight Rises est pour moi une magnifique réussite.
Alors oui, ce film comporte des incohérences : comment la glace peut fondre en quelques heures ? Quand les flics coincés sous terre ont trouvé le temps de se raser avant la bataille finale ? Au final, ces remarque faites par de nombreux spectateurs me semblent assez mesquines (bien que justifiées car effectivements il y a bien des incohérences gênantes) au vue du travail de titan de Nolan pour nous offrir autre chose qu'un autre film de super-héros sans âme.
Bien sûr chacun doit se faire son avis ! Je recommande donc chaudement ce film pour peu que l'on ai vu les deux premiers et que l'on soit prêt à voir la trilogie se conclure.