élève-toi...retombe à plat
Il n'est pas toujours simple de terminer une trilogie, que ce soit en jeu vidéo, en livre ou en film. The Dark Knight Rises est révélateur à bien des égards. Ne vous méprenez pas, il n'est tout de même pas du niveau des deux sous-merdes pondues par Joel Schumacher au milieu des années 90. Il y a de très bonnes choses dedans... Mais aussi des mauvaises. Le film a clairement un problème de construction. On commence par la durée globale du film : 2h44. Il aurait été amputé de 30 minutes, je n'aurais pas été contre.Certaines scènes ne sont pas forcément utiles et trop longues. Nolan a voulu faire un film rassembleur, en mêlant des éléments du Begins et du Dark Knight. Et ça commence bien, avec Gordon, qui concluait le précédent film et qui ouvre celui-ci. Mais le tout aboutit à un script qui empile les idées, certaines arrivant comme un cheveu sur la soupe, et parfois sans lien logique entre elles. Le scénario passe sur pas mal d'idées sans prendre le temps de les développer plus que ça, sans compter certains twists qu'on voit venir à des kilomètres, lorsqu'il ne sont pas invraisemblables. Résultat, le film s'égare. Pourtant, il y a de bonnes idées, comme un Bruce Wayne qui n'est plus que l'ombre de lui-même, les habitants de Gotham n'ayant pas pardonné le meurtre d'Harvey Dent par Batman, qui n'est pas réapparu depuis. Au moins le film pose de bonnes questions : la ville a t-elle besoin d'un héros ? D'un tyran ? Qu'est ce que les habitants de Gotham considèrent comme "juste ?" Passons maintenant à l'univers même du film et la narration : Burton avait su donner sa nnoirceur et son aspect gothique à la ville. Là, désolé de le dire, Nolan filme New York, mais sous un autre nom. Les ellipses temporelles sont nombreuses, notamment dans la deuxième partie. le problème, c'est que personne ne semble enclin à savoir si Bruce Wayne est vivant ou mort... Et Batman ? Ben il n'apparait que deux fois dans le film... DEUX. Oubliez la batmobile, les gadgets, même lors des scènes où il apparait. Comme véhicules, nous avons droit à la moto ( bonne idée) et au vaisseau volant ( moins bonne idée). En gros les bonnes idées sont anéanties par certains choix du réalisateur. De plus je ne sais pas pour vous, mais un sentiment de déjà-vu s'est installé en moi lors de certaines scènes d'action... Parlons-en, tiens. Certaines scènes de bagarre sont hélas difficilement lisibles. La faute à un montage pas toujours cohérent, et parfois avec des faux-raccords flagrants. Le problème, c'est que Nolan ne charche jamais à innover dans sa manière de filmer. Hans Zimmer, loin de faire de la musique de chambre, nous fait plutôt une bande-son assourdissante... Côté acteurs, Christina Bale s'en tire bien, Gary Oldman campe son rôle à merveille, Anne Hattaway en Selina Kyle est impeccable, en revanche dommage pour Marion Cotillard... D'ailleurs le triangle amoureux n'est pas assez poussé à mon gout.
Il reste quoi de tout ça ? Si TDKR n'est pas le point d'orgue de la trilogie qu'on attendait, car trop ambitieux, il reste un film divertissant. Et c'est peut- être bien là le problème : divertissant, mais pas l'hommage attendu à la chauve-souris. Victime de son ambition, au final, le film ne déploie pas assez ses ailes pour prendre de la hauteur. De fait, la trilogie de Nolan ne peut hélas atteindre ( et pourtant The Dark Knight donnait espoir), les deux films de Burton...