Nettement inférieur au second volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan, du fait d'un sujet beaucoup moins "conceptuel" et pertinent quant aux mécanismes sociaux et politiques de la société américaine, plus "bourrin" peut-être, moins branché sans aucun doute, mais surtout du fait de la relative faiblesse du personnage du "méchant" quand on le compare à la flamboyance malade du joker, "the Dark Knight Rises" séduit néanmoins grâce à la combinaison de la mise en scène hyper brillante de Nolan, avec une multiplication de personnages secondaires aussi riches et passionnants que superbement interprétés, personnages qui confèrent au film un supplément d'âme, mais également une complexité bienvenue.
Alors, qu'est-ce qui pose le plus problème ici ? Sans doute ce malaise inévitable - pourtant peu identifié par la critique - quant à un script qui condamne sans appel la "révolution populaire" en l'assimilant à la barbarie, célèbre le rôle de la police et de l'armée comme forces constitutives de la société, et doute de la capacité de la science à produire un jour de l'énergie propre : nous sommes ici dans l'univers ultra-réactionnaire des néo-cons d'hier, et cela n'aide pas le film à gagner notre sympathie.
[Critique écrite en 2012]