Nous attaquons la critique de l'opus le plus controversé de la trilogie Batman réalisée par le maître Christopher Nolan. Batman Begins avait su redonner ses lettres de noblesse au chevalier noir en se rapprochant de la vision de Frank Miller, The Dark Knight avait atteint la perfection de part sa maîtrise cinématographique et scénariste totale sans parler de l'interprétation hallucinée du Joker par le regretté Heath Ledger, que restait-il à raconter pour le sieur Nolan pour conclure sa trilogie sombre et réaliste ? Le principal problème de The Dark Knight Rises selon moi vient de sa structure narrative. Bane est un antagoniste charismatique et inquiétant mais il n'est en fait qu'un trompe l'œil pour cacher un retournement de situation aussi ridicule qu'incongru, Bruce Wayne est affaibli mais se jette sans réfléchir sur un ennemi qu'il sait plus fort que lui, Selina Kyle est plus intéressante parce que plus ambigüe, plus complexe mais son personnage ne joue qu'un rôle secondaire dans l'intrigue et elle retourne même sa veste un peu trop vite à la fin et même Robin est traité par dessus la jambe comme s'il fallait l'introduire pour justifier le titre du film. Ce troisième opus ne démérite pourtant pas et Nolan arrive à offrir aux spectateurs quelques belles séquences de bravoure et des effets spéciaux pratiques toujours aussi spectaculaires mais on sent que quelque chose cloche au pays de Batman, un peu comme si Nolan ne savait pas trop comment conclure les aventures du justicier masqué. Du coup nous avons affaire à une œuvre bâtarde qui multiplie les pistes qui ne vont nulle part, qui met Batman au bord du trépas pour le faire revenir plus fort sans une véritable raison, qui transforme Catwoman en alliée alors qu'elle montre tout le long du film qu'elle se moque du sort de Gotham, qui met en exergue un Bane ultra badass et qui le réduit à néant en deux secondes pour rien et qui multiplie les petites incohérences dans le récit décrédibilisant un peu l'univers créé par Nolan. Que dire de The Dark Knight Rises à part qu'il s'agit d'une conclusion mitigée de la fameuse trilogie de Christopher Nolan, recelant autant de moments de génie que de moments maladroits et grossiers, en faisant un produit étrangement aussi fascinant que repoussant au final.