L'homme chauve-souris, toujours présent.
Plus le temps passe, et plus Christopher Nolan me fait penser à Steven Spielberg, tout comme lui, il montre des pré-dispositions à allier avec grand brio le blockbuster de grande qualité pouvant satisfaire le grand public autant qu'un public plus aguerri - avec notamment la trilogie Batman dont il est présentement question, mais aussi avec "Le Prestige" ou encore avec "Inception" - ainsi que les films plus profonds, posés et intimistes - "Memento". En 2005, sortait sur les écrans "Batman Begins", revigorant un Batman ne disposant que jusqu'alors d'une image caricaturale de héros au cinéma - malgré tout le bien que je pense de Tim Burton, ses deux oeuvres sont trop "kitsch" pour en faire un héros suffisamment digne du nom, et je ne m'épancherai pas sur les deux horreurs offertes par Joel Schumacher - lui insufflant par la même occasion une véritable crédibilité, au sein d'un film beaucoup plus porté vers l'action et la psychologie de Bruce Wayne, faisant enfin naitre à l'écran un Gotham sombre et crédible - même si plus éloigné du comic book. Sept ans après - et deux films plus tard -, l'heure est au dénouement; "The Dark Knight Rises", troisième épisode et donc dernier de la trilogie est enfin là. Encore une fois, l'ambiance opère automatiquement des les premières minutes du film, et nous sommes happé dans un univers que nous quitterons seulement deux heures une quarantaine de minutes plus tard, sans en perdre la moindre effluve - trop conscient du précieux dénouement qui s'annonce peu à peu, se rapprochant inéluctablement. Le rythme imposé par Nolan est réfléchi, ce troisième volet moins porté sur les scènes d'action que le second épisode - même s'il comporte bien sur son lot de scènes fortes en testostérone - reste pour autant complètement attractif tant les scènes se suivent de manière efficace grâce à un scénario très travaillé et intéressant. Rapidement, le "vilain" du film apparait : Bane - joué par un Tom Hardy, méconnaissable et au sommet -, sa voix fantomatique sortant d'un masque marque tout de suite les esprits - en VO, cela va sans dire - tout comme son physique d'ailleurs; massif et de ce fait collant plutôt bien au Bane du comic book. Certes ce n'est pas le Joker, mais il parvient à livrer une prestation indéniablement époustouflante et charismatique, effaçant de loin le Bane retardé qu'avait créé Schumacher. Autre moment grandement attendu : l'apparition de Catwoman, interprétée par la ravissante Anne Hathaway tout simplement à la hauteur du costume; sombre et parfaite. Le casting des nouveaux venus dans la trilogie de Gordon-Lewitt - excellent, comme toujours - à Marion Cotillard, il n'y a rien à redire. La bande sonore encore une fois signée par le grand Hans Zimmer est tout simplement exceptionnelle de bout en bout, et colle parfaitement à ce que montre l'image. On fera l'impasse sur les petites incohérences et mièvreries car elles sont vraiment minimes et ne polluent pas vraiment l'aura du film.Le dénouement est à la hauteur de la trilogie : fantastique, si bien qu'on a envie de revoir le film dès la sortie de la salle. Point d'orgue de la saga, "The Dark Knight Rises" ne décevra donc vraisemblablement pas les fans du héros ainsi que ceux qui ont aimé ses deux prédécesseurs. Magistral.