En voilà une mission bien compliquée pour Nolan, faire une suite à la réussite, critique et spectateur, The Dark Knight, symbolisée par un Gotham mis à mal par un Joker qui aura marqué les mémoires.
C'est compliqué certes mais dans l'ensemble Nolan relève le pari. Alors, il ne propose pas une suite meilleure, et il ne bouleverse rien, ce qu'on pourrait traduire par "ne trahit pas ses prédécesseurs et reste dans la continuité", et il offre, à nouveau, un agréable spectacle. On regrettera principalement la deuxième partie, où il s'embourbe dans une tentative de twist et de suspense qui ne fonctionne pas vraiment, au point de minimiser des enjeux qu'il avait d'abord construit et qui, eux, fonctionnaient plutôt bien. Il a cherché à trop compliquer, alors qu'une simplicité aurait été le bienvenu.
Avant cela, Nolan se montre plutôt à l'aise derrière la caméra, avec un sujet qu'il maîtrise, que ce soit dans la gestion des temps forts, faibles et du rythme, de l'intensité lors de l'action ou tout simplement l'avancement de l'action. Bane nous est bien présenté, et le Wayne reclus aussi, on ressent tous les dilemmes qui vont entourer ce personnage, et les nouveaux sont plutôt bien amenés. C'est assez intriguant, les différentes parties du scénario se regroupent bien et l'atmosphère est prenante.
Si les messages du film ne sont pas forcément des plus pertinents et restent parfois assez flous (il aime l'ordre et n'aime pas les révolutions, à force on a compris), il n'empêche pas d'adhérer à l’œuvre. Les décors restent de qualités, sont bien exploités et quelques séquences sont vraiment vraiment bien foutues, à l'image de la première confrontation entre Bane et Batman.
Sans être à la hauteur des opus précédents, Rises offre tout de même une certaine continuité dans cette trilogie marquée par la noirceur, et si on regrette certaines failles, Batman et Nolan parviennent encore à surprendre, offrir une certaine tension et quelques séquences mémorables.