The Dark Knight Rises par Gahisto
Rarement dans ce genre, aura-t-on eu l’occasion de voir un film de super héros s’affranchir de ses codes pour advenir à une grande œuvre de cinéma.
Grande œuvre parce que non seulement le film fait preuve d’une intelligence lorsqu’il adopte une vision du futur de la société américaine où se mêlent inégalité sociales sur fond de dérives fascistes et traumatismes post-11 Septembre refoulé mais il impressionne aussi par sa capacité à allier l’intime au spectacle, à ne jamais délaisser les personnages et leurs drames au profit de l’action.
C’est un film qui laisse exprimer la tragédie de son personnage principal et Christopher Nolan et ses scénaristes donnent une profondeur à Batman rarement vu dans les autres films. L’idée par ailleurs du puits est une des meilleurs de la trilogie, faisant référence à l’allégorie de la caverne de Platon, elle sert à synthétiser certains thèmes du film tels que le dépassement de soi et la quête de la vérité et pose ainsi une brillante analyse sur le super-héroïsme.
Le film, bien que brillant tant dans le fond que dans la forme, souffre cependant du surplus d’ambition de l’entreprise, il faudra malheureusement faire fi d’un dernier acte prévisible et du personnage de Talia peu convaincant pour se rende compte de l’ampleur de l’œuvre.
Blockbuster total, œuvre complexe et qui mérite d’être considérée comme importante, The Dark Knight Rises clôture magistralement une des plus grandes trilogies du cinéma américain.