La Nuit des morts-vivants africains
Les zombies, on en a eu de toutes les sauces, la nuit, le jour, au centre commercial, dans des supérettes, dans des avions, dans des trains. Mais, mais est-ce qu'on a déjà eu des zombies en Afrique? Je cherche, je cherche et je ne trouve pas (Resident Evil 5, ça ne compte pas, c'est un jeu vidéo). Du coup, on se dit que finalement ça peut être marrant.
Ça commence très mal dans une pièce fermé censé être un avion, ça surjoue, on se croirait tombé dans un film des années 70 et pas un bon à cause d'une qualité d'image à désirer. On revoit sérieusement nos attentes à la baisse et on se demande aussi si on ne va pas arrêter le film parce que là...
Puis après le crash, ben oui, il en faut un (sinon ça fait trop de mondes à suivre donc on bute la majorité des passagers dans le crash), on rencontre les zombies et les premiers effets gores. C'est plutôt sympathique et bien crade. On est revenu à l'époque des zombies lents, ce n'est pas plus mal que ça parce que ça permet de jouer sur un faux rythme et sur un faux sentiment de sécurité. Les zombies rapides, c'est bien mais le spectateur est beaucoup plus alerte donc les effets de frayeur sont beaucoup moins efficaces. Puis, moi, ça me fait flipper d'en voir plein qui se ramène vers soi en sachant qu'on a a pas assez de munitions, comme une épée de Damoclès qui se baisse progressivement ou ce fameux passage dans Fort Boyard où il faut récupérer un max de clé avant le plafond ne t'écrabouille (je le croyais sincèrement quand j'étais jeune, « Mais dépêche bordel, tu vas crever! » avant de découvrir la supercherie « Quoi le plafond s'arrête, oh l'arnaque! »).
Bref, ici on n'est dans pas dans le nouveau Romero ou 28 machins plus tard. C'est lent, on tend plus vers le road movie style La Route. L'originalité concerne surtout vers le lieu du pèlerinage : l'Afrique et pas l'Afrique urbaine mais celle rurale ce qui permet d'admirer de magnifique paysages (le film se déroule dans sa globalité à l'extérieur) auquel la caméra (sorti d'un autre âge) ne rend pas hommage. Dommage parce que ça aurait pu être un plus.
Le duo est assez atypique car si le héros principal est toujours le blanc américain baroudeur avec des beaux yeux bleus à la Paul Newman, il est cette fois-ci accompagné d'un africain pur souche ce qui permet d'examiner avec attention leurs interactions qui s'éloignent alors des sempiternels la bande de copains, la famille. Malheureusement les interactions n'iront jamais très loin, les dialogues étant très pauvres. Toutefois, on découvrira un peu la culture africaine (pas des masses non plus). Au moins, on s'attache facilement aux personnages.
Les effets gores sont assez funs et bien crades même s'ils se voient, j'ai beaucoup aimé celui où le héros écrase la tête d'un zombie avec sa bagnole malgré la présence flagrante d'une coupure et y a des passages bien flippants.
Vers la fin, je m'attendais à
SPOILER
un remix recoloré de La Nuit des morts-vivants où les militaires noirs auraient butés le héros blanc mais non, dommage.