The boring dead
Après les vampires, les morts-vivants donc. Jim Jarmusch continue à revisiter genres et mythes populaires avec sa nonchalance habituelle, mais la magie ne prend plus, soudain elle manque, soudain il...
Par
le 15 mai 2019
84 j'aime
Peut-être n'ai-je pas saisi quelque chose. Peut-être ma culture cinématographique est trop lacunaire. Peut-être être mon ignorance du cinéma de Jim Jarmusch m'a conduit à passer à côté de ce film.
Pourtant, j'ai ri quelque fois. Mais que j'ai trouvé ça pataud et emprunté. Ne nous mentons pas, ça part très bien. L'ambiance est posée, le décor et le flegme énigmatique des personnages de Jarmusch sont là. La réalisation est maîtrisée (hormis ces passages en accéléré que je ne comprends pas).
Et puis ça part en live.
Le propos est l'originel une critique désormais assez convenu du consumérisme, et appuyé avec une telle insistance qu'on ne peut même plus parler de métaphore. C'est didactique comme un schéma nous indiquerait d'enfoncer un cylindre dans un trou rond !
Il y a dans ce film qui se présente comme un hommage, un mépris du genre, présenter sans doute comme de l'auto-dérision. Je comprends le message suivant : pourquoi me faire chier à faire quelque chose de censé, crédible, puisque l'on sait (le spectateur et le réalisateur) que c'est faux, du cinéma, que ça ne raconte rien d'autre que ce que ça a toujours raconté puisque c'est un film de zombies ?
Le casting sert lui-même à décrédibiliser l'univers tant les acteurs et actrices sont renvoyés à leur image publique : on ne regarde pas des zombies, mais des célébrités jouer des zombies.
Le twist dans le cimetière à la fin du film est pour moi symptomatique de ça. C'est vraiment le réalisateur qui dit, votre univers avec des zombies c'est de la merde, regardez je peux faire ce que je veux, y compris caca, et on s'en fout, ça change rien. Si les morts vivants existent alors tout peut exister. Ce qui est un fuck assez violent au cinéma de genre.
En reprenant la figure initiale du zombie à la Romero, ignorant volontairement toute la production cinématographique, vidéo-ludique, romanesque, de ces 15 dernières années, Jim Jarmusch voulait peut-être rendre un hommage grinçant au genre.
Il a essayer de faire sans amour ce que Shaun of the Dead a réussi il y a bien longtemps et avec beaucoup plus de cœur.
Créée
le 15 mai 2019
Critique lue 208 fois
1 j'aime
D'autres avis sur The Dead Don't Die
Après les vampires, les morts-vivants donc. Jim Jarmusch continue à revisiter genres et mythes populaires avec sa nonchalance habituelle, mais la magie ne prend plus, soudain elle manque, soudain il...
Par
le 15 mai 2019
84 j'aime
Il est difficile de rester impavide, quand on est un fan de Jim Jarmusch depuis ses premiers films, devant la véritable catastrophe industrielle que représente ce "The Dead Don't Die", qui constitue...
Par
le 27 mai 2019
61 j'aime
15
Le Festival de Cannes 2019 vient officiellement d’ouvrir ses portes. Et pour commencer, il nous offre sur un plateau le nouveau film de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die. Un film de zombies où le...
Par
le 16 mai 2019
59 j'aime
1
Du même critique
C'est intolérable de faire un film aussi mauvais. Avec un pitch improbable ("Oh, regarde ! La météo d'Evelyne DHELIAT permet de prédire les cours de la bourse ! - Ah ouais ! - On baise ? - Ok."), une...
Par
le 6 sept. 2010
9 j'aime
J'aimais beaucoup les premières saisons de HIMYM. Les trois premières. C'était un Friends modernisé, plus en phase avec ma génération, s'appropriant les technologies cross-media avec plus ou moins de...
Par
le 7 oct. 2010
9 j'aime
Je viens de refermer Le Diner de monsieur Koch. Je l'ai lu en quelques jours. Je devrais sûrement attendre avant de me lancer dans une critique. Pourtant, il y a une sorte d'urgence. Pas les grandes...
Par
le 10 août 2011
8 j'aime