Nous n’avons aucune raison de nous infliger ce film

Dés l’introduction le film donne le ton: un couple flegmatique (murray/driver) au jeu détaché, tente de se dépatouiller dans une scène pseudo humoristique qui n’aboutit sur rien.
Puis la lenteur s’installe. Le calme avant la tempête ? Une présentation classique des protagonistes avant une explosion d’hémoglobine et de tripaille particulièrement jouissive? Ou une profonde réflexion sur notre société conté a travers une mise en abime inspirée de Romero ou Fulci?

Non.
Ca reste juste lent.
Et il ne se passe rien.
Ou lorsqu’il se passe quelque chose...
ca passe à autre chose sans chute, ni twist, ni rien.

Car c’est bien là le principal soucis de ce film: il ne parle de rien, pense être drôle là où il nous fait à peine esquisser un sourire, et surtout confond lenteur et absence de rythme.
Tout du long, Jarmusch enchaîne les références au cinema bis et à la culture « geek » sans jamais les assumer ou les comprendre. Tout comme la présence de ses acteurs (en réalité des cameo pour la plupart) d’ailleurs: Elles ne sont que des astérisques destinées à amadouer un certain publique auquel le réalisateur pense s’adresser.
Là ou la lenteur hypnotique faisait sens dans un Dead Man ou Down BY Law, ici elle ne sert qu’à justifier la présence de zombies dans un film « d’auteur », gratter aux portes de Cannes en implorant « acceptez moi, je suis un bon film, voyez comme on s’enmerde ».
De plus, Jarmusch esquisse une pseudo réflexion sur notre société de consommation en citant par exemple Nintendo.... mais son personnage principal féminin (T Swinton) est une blonde elfique du nom de Zelda....
Donc oui, outre le vide abyssal, l’absence totale de sens ou de plaisir coupable, ce film passe son temps a se prendre les pieds dans le tapis, mais accomplit l’exploit de ne pas nous faire rire avec des blagues et idées drôles.
Et puis entre nous: Mr Jarmusch, lorsque l’on fait des films se référant au cinema chanbara depuis tant d’années, on met des tsubas au katana de nos comédiens :)