Que voilà une sympathique turkisherie bis.


Tekin apprend auprès de son paternel que celui-ci n'est pas son vrai père. Il est en réalité le fils de Copperhead, héros masqué décédé dans sa lutte contre le Mal, et plus particulièrement le Dr Satan. Il décide de lui succéder alors que le vil Dr Satan tente de s'emparer des plans de la nouvelle invention d'un professeur ami de Tekin.


Le film semble reprendre le concept du serial, donnant au spectateur la sensation d'assister à un enchaînement de courts épisodes où Copperhead et le Dr Satan remportent à tour de rôle la bataille.
Le résultat à l'écran est plutôt plaisant. On est loin des délires chaotiques de Cuneyt et Cetiç. TDD tient à peu près la route, malgré des ratés qui participent fortement à son charme. On est partagé entre l'impression d'assister à un bon vieux nanar des familles et à un film agréablement naïf qui ne se prend pas la tête et qui a du faire la joie des enfants de son époque (et aussi des plus grands vu la dose de cul qu'il contient). En plus, le thème musical est excellent (et sur-utilisé).


Copperhead répond aux clichés ancestraux du super-héros à l'identité secrète (et pourtant si évidente), bondissant sur ses ennemis comme un félin qui vole (sans trampoline par contre), se permettant quelques bastons en accéléré (prouvant par la même occasion qu'il n'y avait qu'une seule console son pour l'ensemble de l'industrie cinématographique turque) et prenant même le temps de coucher totalement gratuitement avec la secrétaire agent double alors qu'il sort avec la fille du professeur. Surprenant. Dommage par contre qu'il ne respecte pas plus son habitude de déposer un petit serpent en plastique à côté de ses victimes.


Il est en partie secondé par un gros comique, Betick, qui se prend pour Sherlock Holmes (avec la musique de la Panthère Rose) et donne dans l'humour pataud. Il faut lui reconnaître une certaine habileté psychomotrice, mais ne vous attendez à rire aux éclats, sauf si vous avez 8 ans.


L'autre point fort du film est bien entendu le Dr Satan (a priori aucun lien de parenté avec celui de la famille Firefly de House of 1000 Corpses). Une moustache que seul peut se permettre un Turc, une méchanceté diabolique de haute classe, un vrai rire sardonique d'époque, une volonté de conquérir le monde qui force le respect, bref, on l'adore dès qu'on le voit. Il possède en plus un robot homicide issu de la traditionnelle génération carrée (dont on peut apercevoir par moment la chair humaine sous les bras en carton argenté).


La fin du film offre de plus un joli spectacle de gymnastique, absente du reste du métrage et qui donne donc à penser que ce n'est plus Kunt Tulgar sous le masque de Copperhead. L'ultime scène est hallucinante.


Si vous voulez passer une soirée sympa devant un film attendrissant, avec ses réjouissants craquages débiles, n'hésitez plus, achetez-vous le DVD de Mondo Macabro qui vous propose un double programme sous-titré anglais avec The Deathless Devil et Tarkan VS The Vikings, en qualité audio et video tout à fait honorable. En bonus, un documentaire sur le cinéma populaire turc qu'il le foooooo.

Créée

le 22 déc. 2019

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