On enchaîne les films de genres avec The Deep House des réalisateurs français Julien Maury et Alexandre Bustillo sorti le 30 juin 2021 dans les salles sombres françaises. Il met en avant les acteurs James Jagger dans le rôle de Ben et Camille Rowe dans celui de sa petite amie, la ravissante Tina. Un projet monstre comme l’on en voit que très rarement dans le circuit et met en avant le concept sous-marin qui permet une immersion totale dans les fonds marins d’un lac perdu en pleine nature hostile. Ce type de concept hélas que trop peu exploiter par les réalisateurs et en soit une difficulté pour eux, donc facilement explicable dans son ensemble, est une idée réellement dynamique pour accentue encore plus le genre Horrifique, qu’il soit physique ou psychologique. Un projet qui peut-être ouvre la porte d’un Nouveau Monde du cinéma aquatique et horrifique à l’adrénaline explosive ? Il est clairement temps de le savoir.


De quoi ça parle ?


De jeunes vidéastes à l’allure branchés et décontractés se lance dans un projet de chaîne vidéo se basant sur le thème de l’urbex street dans sa priorité, découvre l’existence d’un lien secret habitant une structure intacte pour son époque et complètement perdue en pleine France festival. Se lance donc une véritable excursion à la découverte d’une bâtisse où aucun explorateur n’a jamais réussi à donner signe de vie depuis son enfoncement dans ce lac à l’allure basique.


Que vaut le dernier long métrage des cinéastes branchés Gore ?


La dimension narrative se passe en plusieurs temps et notamment en deux parties bien distingue l’une de l’autre. On suit au début une structure assez classique du cinéma fusionnant des séquences dans plusieurs environnements urbains et végétatifs. On est loin des narrations qui alternent entre le passé et le présent ou de flash-back souvent inutiles et cassants le rythme du récit. Ici, la narration avance avec une allure de formule 1 et on expédie assez rapidement les premiers décors pour entrez le vif du sujet, c’est-à-dire une expérience qui ne va gère plaire aux thalassophobes et encore moins aux individus ou le Jumpscare est banni de leurs dictionnaires. Bonjour les fonds marins et leurs légendes oubliées et laissons place en deuxième partie, une descente vers l’enfer de Poséidon. Cette deuxième ouverture nous plonge dans une espèce de secte complètement timbrée du cerveau à base de trop nombreux Jumpscare et phase d’incompréhension mettant le spectateur dans le déni et l’incompréhension totale du scénario. On suit le couple en pleine exploration de la fameuse demeure hantée et c’est pile à ce moment précis que tout l’aspect narratif perd en crédibilité. On ressent tellement les clichés de déjà vu et fessant passer le long métrage comme un film de série B. C’est vraiment dommage de casser l’ambiance en début de partie, alors que celle-ci vendez plus ou moins du rêve. Malgré la volonté, l’inspiration de nombreux films comme Paranormal Activity ou encore Conjuring, celui-ci n’arrive clairement pas à remonter la pente glissante et plonge comme les acteurs dans les profondeurs du néant. C’est vide de contenu, avec une narration décevante, suivi d’un manque cruel de profondeur, alors que le décor réel nous l’immerge. Même si la mise en scène arrive à proposer quelque chose d’intéressant dans la forme, elle n’est clairement pas prête dans le fond. En claire, une histoire qui aurait pu faire l’affaire, mais restera sans suite pour moi.


L’esthétique est clairement et de loin, le seul véritable point fort du métrage. En soi, elle n’est pas non plus une claque visuelle, mais elle fait son travail avec charme et élégance. Les nombreux décors naturels accentuent davantage l’atmosphère ambiante et reflètent avec brio la colorimétrie qui propulse ce film parmi mes coups de cœur en matière d’esthétique de cette année. La photographie, elle aussi est somptueuse et permet de s’évader de tout stresse avant l’entrée vers l’obscurité bleutée du monde souterrain. Malgré un budget dérisoire de 5 millions d’euros pour un film qui nettement aurait dû avoir plus, se serre parfaitement bien de son argent et montre qu’avec peu de moyens, on peut accomplir un projet artistique harmonieux et sans bavures.


La partie montage et découpage suit la convention de découper le récit en 2 temps et s’offre une structure qui reste conventionnelle dans sa composition. Il y a ici un montage de bonne qualité et réussi dans sa quasi-totalité à rendre le projet dynamique et non endormant. Les différents plans de caméra nous baignent avec splendeur dans les situations en pleine action, comme lors des temps morts à base de gros plans ou encore de plans large et paysages fondant avec l’éclairage naturel des lieux. Celui-ci propose une sorte de faux plan séquence en temps réel, mais derrière la caméra en propose une véritable qui ajoute du prévalu au montage. Pour accentuer en mieux le projet, elle est tournée en caméra frontale et à l’épaule, et donc utilise le système du Food Fontage, bien connu des amateurs du genre et se système mourant à petit feu, se réincarne à travers les traits des acteurs et c’est tout bonnement efficace.


Le jeu d’acteur est encore un point négatif et peut être le pire de tous. C’est littéralement un supplice d’observer cliché sur cliché, suivi de nombreux dialogues détestables et vide de sens. L’humour est grotesque et complètement inutile à chaque apparition et seul le final peinent à reprendre le dessus, mais hélas bien trop tard quart le mal est déjà sur place. Ils oublient carrément l’univers ou ils se trouvent et se manquent de sentiments et beaucoup trop flagrants, au point de se demander si le cœur est présent. Les combinaisons affectent bien sûr l’expression des visages et les yeux des protagonistes ouvrent une voie vers une entrée, mais ce n’est vraiment pas efficace.


En conclusion, The Deep House n’apporte pas ce qu’il devrait faire et s’incline devant sûrement un échec filmique en termes de qualité et non de quantité. Un projet ambitieux qui se conclut avec une fin décevante et manque de sens, mais surtout avec une finalité qui se termine en dent de scie. Proposant une esthétique concluante, combiner à un scénario basique, mais efficace dans ses idées, se termine finalement en bain de désespoir pour le spectateur et avec un taux trop élevés de déception pour c’est réalisateurs qui possèdent malgré tout un potentiel à exploité. En terme, un long métrage avec de bonnes idées qui préfère exploiter sa forme et non son fond, alors que celui-ci avez toutes les cartes en main.

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le 4 juil. 2021

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