The Devil’s Bath nous transporte dans l’Autriche des années 1750, où une femme rêve désespérément d’avoir un enfant, mais son mari, visiblement incapable de bander, laisse ce projet en plan. Lors d’une scène dans leur lit, elle tente d'initier l’intimité, mais lui, impuissant et visiblement gêné, lui demande de se retourner. Il se masturbe, se tourne à son tour, puis s’endort, laissant sa femme seule avec son désir inassouvi et ses espoirs brisés. Le projet d’enfant ? Complètement hors de portée.
Comme si cela ne suffisait pas, sa belle-mère, véritable maître du foyer, n’a de cesse de la harceler sur ses soi-disant manquements domestiques. Pas assez bonne cuisinière, pas assez douée pour le ménage, toujours en train de se faire sermonner comme une servante maladroite plutôt qu'une épouse. Ce n’est pas l'absence d'enfant qui dérange la belle-mère, mais bien l'incapacité de sa bru à remplir les devoirs de la parfaite maîtresse de maison.
Pour ajouter à l’absurde, le film commence sur une scène où une tueuse de bébés est exécutée, son cadavre exposé sur un autel dans un geste théâtral. On pourrait croire que cette scène aura un impact sur l’histoire ou un lien symbolique avec la quête d’enfant de l’héroïne. Mais non. Cette scène, comme beaucoup d’autres, ne sert absolument à rien, et disparaît dans l’oubli, tout comme la promesse d’une intrigue captivante.
Le film s’enlise ensuite dans des scènes interminables où l’on regarde les villageois pêcher et laver leur linge, capturant l'essence de l'ennui rural avec une fidélité déconcertante. Peu à peu, l’héroïne perd pied dans cet univers morne et sans issue. Dans une descente inexplicable vers la folie, elle tente de se suicider à la mort-aux-rats, échoue, et, dans un acte encore plus incompréhensible, tue un enfant. Ce geste irrationnel la conduit à se confesser avant d'être exécutée, scellant ainsi son sort.
Malgré de belles vues de forêt et une musique oppressante qui tente de donner un semblant de tension, rien ne parvient à sauver ce film d’un vide scénaristique abyssal. Le spectateur, bercé par les silences et les longueurs, pourra peut-être être réveillé par un rare jumpscare, mais certainement pas par une intrigue digne de ce nom