un film "politiquement incorrect" et "vachement subversif"
Sous couvert d'être une critique acerbe de notre époque, The Dictator véhicule malgré lui stéréotypes sur stéréotypes (merci pour l'image des féministes). Et, le faisant avec un tel entêtement et sur une trame narrative typique de la comédie américaine (avec la love story inside du type : ils se détestent alors ils s'aiment), finit par se mordre la queue, et dire très exactement ce qu'il voudrait faire mine de ne pas dire. Concrètement, la débauche d'humour pipi-caca et de "politiquement incorrect" n'a comme résultat qu'une insipide et quelconque comédie, pas plus fine que ne l'était American Pie, mais bien plus tendancieuse et craignos au final, puisqu'ici l'on pose malgré tout des questions de sociétés, telles que : "vous, américains, on vous manipule, vous ne le voyez pas ? votre pays est lui aussi une dictature" (discours implicitement contenu dans les 3 seules minutes valables du film, lorsque le Dictator fais un petit discours sur la démocratie et la dictature - on aurait pu alors se contenter d'un sketch, ça aurait été bien plus pertinent). Malheureusement, au lieu de remettre en question quoi que ce soit, cette pitrerie mollassonne justifie tout, accepte bassement, se corrompt en quelque sorte, alors là-même qu'elle semblait critiquer. La force de la société du spectacle (cf. Debord) est sa capacité à tout récupérer. Ici c'est encore plus fort : ceux-là même qui profère un discours subversifs, le sabordent à l'instant où ils le prononcent - par le choix de la forme - annulant toute portée et vendant leurs miches au grand n'importe quoi capitaliste. Inutile, malheureux, et plutôt insultant, en fin de compte.