Vu à l'avant-première organisée par Senscritique et Outbuster.
J'ai eu un mal de chien à me décider sur ce film. Oscillant entre un cruel "6" et un "8" trop facile.
Pour commencer, disons-le tout net, "The Dirties" n'est clairement pas un chef d'oeuvre qui fera date dans l'histoire du Cinéma.
On sent très vite les limites d'un film à très petit budget (à peine 10 000 $). Caméra embarquée, pas de musique, casting limité au strict minimum . . . Mais là n'est pas l'essentiel.
Car une chose transparaît dans ce film, c'est l'amour sincère que porte Matt Johnson et toute sa petite équipe au Cinéma. On va de référence en référence, de citation en citation et de clin d’œil en clin d’œil (le générique de fin en particulier est un régal). Cela en devient presque "lourd", si bien que je pense que "The Dirties" n'est vraiment destiné qu'à une élite capable d'en comprendre tous les codes.
Matt Johnson ne cherche clairement pas le consensus, il cherche avant tout à nous montrer SA vision du Cinéma. Un Cinéma volontiers violent, parfois relativement obscur (avec une structure scénaristique pas toujours claire) et philosophique, avec en particulier une réflexion posée : les deux héros sont-ils en train de tourner un film dans le film ou sont-ils l'objet du film que nous regardons ? En d'autres termes : sont-ils en train de tourner une enième scène d'un de leur film ou sont-ils réellement en train de faire ce que nous les voyons faire ?
Clairement, ce film ne plaira pas à tout le monde (d'ailleurs, il ne plait déjà pas à tout le monde avec un bien curieux 3,1/5 sur Allociné) mais il ne laissera personne indifférent.
Aimant personnellement toute expérience un tant soit peu nouvelle dans le Cinéma moderne (qui peine cruellement à se renouveller depuis quelques années), je ne pouvais décemment pas descendre en dessous de 7/10 et faire autrement que vous le conseiller.