On parle toujours de la Shaw Brothers et de la Golden Harvest, mais même si elles étaient (beaucoup) moins visibles, d’autres petites boites de production ont elles aussi tenté leur chance et sortaient des films de kung fu dans les années 70 / début 80. Certaines ont été très éphémères comme Yuk Long Movies (HK) Co Ltd dont le seul et unique film produit est The Dragon and the Tiger Kids, le film du jour, aussi connu sous le titre Hell’s Windstaff. Le film est basé sur une célèbre série de bande dessinée hongkongaise, Oriental Heroes, écrite par Tony Wong Yuk-Long depuis les années 70, qui va se retrouver ici au poste de réalisateur, accompagné par Tony Liu (Bastard Swordsman, Devil Hunters) que vous devez connaitre si vous nous suivez sur le site. Avec des films tels que The Lady Punisher, 1/3 Lover ou encore Deadly Illusion, je vous ai parlé de la fin de carrière un peu honteuse du réalisateur / acteur / cascadeur HK. Avec The Dragon and the Tiger Kids, nous allons nous intéresser à ses débuts. Et autant le dire tout de suite, ce film est un sacré morceau, pas par son originalité mais par la qualité de ses très nombreux combats.


The Dragon and the Tiger Kids est arrivé en plein boum de la kung fu comedy et le film est dans les standards de cette époque, popularisés par entre autres Jackie Chan et Sammo Hung. Bien que l’humour puisse paraitre lourdingue pour certains, ça reste ici toujours bon enfant. Mais surtout, ça disparait à mi-film pour laisser place à un ton plus dramatique, lorsque les cadavres commencent à s’entasser. Nous sommes ici dans un scénario typique du disciple rebelle qui va se venger en tuant son ancien maitre. Ses nouveaux disciples, dont son fils, vont donc le venger. Clairement, ça n’invente pas la poudre, c’est du vu et revu 50 fois (pour ne pas dire plus). On n’évite par exemple pas l’habituelle séance d’entrainement qui vire presque à la torture pour perfectionner leur art, ou encore les taquineries entre les disciples. Tourné en décors réels à l’inverse de beaucoup de films de la Shaw Brothers qui préféraient les studios, The Dragon and the Tiger Kids est aussi bien moins friqué même si à aucun moment il ne démérite en partie grâce à l’excellent casting. Meng Yuen-Man, ancien élève de la troupe d’opéra Seven Little Fortunes qui a donné naissance à de grands noms (Jackie Chan, Sammo Hung, Yuen Biao, …) a beau être méconnu, il est tout bonnement impressionnant et nous montre à l’écran de grosses prouesses techniques (il quittera le cinéma au début des années 80 après une crise cardiaque qui le fit changer de métier). Meng Hoi, que les fans reconnaitront pour ses nombreux seconds rôles dans plusieurs films connus de la Golden Harvest, est excellent et il est agréable de le voir sous les feux de la rampe pour mettre en valeur ses talents martiaux. Jason Pai Piao, tout en charisme comme à son habitude, est toujours une valeur sûre. Et puis il y a Hwang Jang Lee, artiste martial coréen et éternel méchant dans le cinéma de Hong Kong, qui nous fait une fois de plus une démonstration assez impressionnante de ses talents martiaux. Certains de ses coups de pieds sont tout bonnement hallucinants et, bien qu’il ne soit au final que peu présent dans le film, il remporte tous les suffrages.


Martialement, c’est du très haut niveau et c’est logique quand on voit les nombreux chorégraphes / directeurs de l’action qui ont participé à The Dragon and the Tiger Kids : Corey Yuen, le clan Yuen ou encore Hsu Hsia. Nous sommes ici dans un mix entre le old school des années 70 et des combats plus rapides comme il y en avait dans les années 80. Ça ressemble beaucoup aux Jackie Chan et Sammo Hung de cette époque en termes de chorégraphies. C’est souvent inventif, toujours millimétré, ça utilise souvent les objets de l’environnement pour se battre (tabourets, tables, légumes, bâton, rame, …). Les chorégraphies sont tout bonnement excellentes avec de longs enchainements de coups sans aucune coupe, et le résultat fait plaisir à voir. Les combats sont nombreux, souvent bien longs, et surtout leur qualité ne diminue jamais. Les amateurs de kung fu réaliste à l’ancienne seront aux anges car ça s’enchaine durant 1h25 et les scènes d’exposition sont réduites à leur strict minimum. Tout le gras a été enlevé, il reste juste de quoi planter l’histoire et faire le liant entre les personnages. Il ne se passe pas deux minutes sans qu’un combat se déclenche et la seule chose qu’on pourra regretter, c’est que le monstrueux Hwang Jang Lee ne soit au final que peu présent. Mais une chose est sûre, c’est que The Dragon and the Tiger Kids aurait pu être une très belle vitrine pour les artistes martiaux du film s’il avait eu plus de visibilité, s’il avait possiblement été produit par un plus gros studio tant les combats sont parmi les meilleurs de cette époque (du moins qu’il m’ait été donné de voir). Pour qui aime les films d’arts martiaux des années 70/début 80, The Dragon and the Tiger Kids est du pain béni.


Si vous aimez les films d’arts martiaux façon kung fu comedy de la fin des années 70 / début 80, ce The Dragon and the Tiger Kids est un très beau représentant beaucoup trop méconnu. Avec ses excellents combats, c’est un très bon cru !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-dragon-and-the-tiger-kids-de-tony-liu-et-tony-wong-1979/

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le 4 oct. 2023

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