Antisocial, il perd son sang-froid

Kempton Bunton n'a pas un nom sérieux. Si vous ajoutez à ce patronyme peu recommandable un prénom pareil, vous êtes certains de vous retrouvez avec de la graine de menace antisociale.

Kempton emploie sa vie non à conserver un travail sérieux et recommandable, mais bien à lutter pour autrui. Il ne veut rien pour lui-même, en revanche il est prêt à assiéger le Parlement pour que les vieux et les abîmés par la guerre ne paient plus leur taxe de télévision. La petite lucarne gratuite pour les estropiés en somme!

L'ennui c'est que Kempton... S'il se décide lundi à assiéger le Parlement alors il s'y rendra le mardi à la première heure. Armé en tout et pour tout d'un parapluie (incontournable à Londres en toute époque et toute saison) et d'un feutre mou.

Kempton cependant a quelques atouts dans sa manche: son fils, qui sait si bien charpenter les bateaux, sa femme qui bougonne sans fin mais l'aime toujours tendrement, sa pugnacité enfin, sans faille malgré le passage des années et les déceptions successives !

Et puis il paraît que le film parle aussi d'un tableau. Peint par un vieil ivrogne espagnol et acheté par de vieux bourgeois anglais. Croyez-moi: c'est très secondaire. Le coeur du film, ce sont les Bunton et c'est pour notre plus grand plaisir qu'ils massacrent pour l'occasion l'accent so British, au profit du slang des docks!