Quelques réflexions en vrac sur le documentaire History of The Eagles...
Qui commence avec l'harmonie parfaite des voix, ce qui fait la signature du groupe, ainsi que l'harmonie parfaite des guitares…
Glenn Frey, chanteur-guitariste et Don Henley, batteur-chanteur sont les musiciens de Linda Ronstadt, une jolie fille à la voix puissante qui chante de la country. Ils décident de voler de leurs propres ailes mais sans elle...car David Geffen, riche producteur diabolique, leur conseille de créer un groupe grâce auquel ils pourront se faire des couilles en or. Le bassiste-chanteur Randy Meisner et le joueur de guitare et de banjo Bernie Leadon, sosie involontaire de Jean-Luc Bideau rejoignent le groupe. Les quadruplés Eagles sont nés et sortent leur 1er album baptisé Eagles.
En cette période troublée par la guerre du Vietnam et les révoltes étudiantes, ils arrivent à faire croire que tout va bien sous le soleil californien, avec les filles et la mer...Take it Easy...
Mais le deuxième album Desperado marche un peu moins bien. Pour la critique américaine c'est complètement ringard de faire un album inspiré par la mythologie des hors-la-loi...C'est justement ce petit côté western qui nous plaît à nous Européens.
Du coup Glenn Frey et Don Henley virent l'ingénieur du son Glyn Johns (Led Zep, Stones), coupable du semi-échec selon eux.
Le groupe recrute ensuite Don Felder à la guitare à double manche, les Californiens sont désormais 5, un chiffre parfait pour décoller vers le succès.... Au fait aucun des membres du groupe n'est né en Californie, mais ils s'efforcent de ressembler à un groupe californien en consommant groupies, rails de coke et cocktails au bord de la piscine (enfin, surtout les deux derniers).
Les Eagles sortent ensuite une vraie réussite, One of These Nights. Crane de buffle, palmiers et couchers de soleil.
Bernie Leadon veut continuer à jouer du country rock et ne s'entend plus avec le groupe. Il se fait remplacer par le fantasque Joe Walsh, plus pop rock... Mais pas plus fin... C'était l'époque où tout groupe de rock se croyait obliger de saccager les hôtels pour faire plus rock'n'roll !
Joe Walsh, élève de Keith Moon en matière de voitures balancées au fond de la piscine, était un expert dans le domaine...Avec le temps il a fini par se ranger des voitures…
Enfin reconnus par tous les patrons d'hôtel, les « Californiens » sortent donc Hôtel California…
Et ça vole très haut !...New Kid in Town...Life in the Fast Lane...The Last Resort …Et bien sûr la première chanson du disque . Du génie à l'état pur pour la musique comme pour les paroles...C'est Don Felder qui a composé la première version instrumentale de la chanson. Frey et Henley ont écrit les paroles.
- Histoire d'un hôtel hanté maléfique …A l'image de la maison de Nicolas Cage à La Nouvelle Orleans ?
- Ou métaphore de l'addiction à la drogue : Such a lovely place, Such a lovelyface au début, mais difficile de décrocher ensuite, pas vrai ?... But you can never leave ?
- Ou prémonition sur le destin du groupe. Jouer Hotel California toute sa vie avec des mecs qu'on peut pas blairer, ça finit par ressembler à l'enfer…
- D'après Don Henley, il s'agirait simplement d'un voyage de l'innocence vers l'expérience...A d'autres, Donald !
- Glen Frey aurait eu la vision inspirée par le cinéma d'« un monde étrange peuplé de personnages effrayants ». Damien, Michael Myers, Dracula, Jack Torrance & co ? Tous réunis en congrès à l'hôtel ? Welcome to the Hotel California !
Un ultime effort pour l'album The Long Run enfanté dans la douleur et le groupe est à bout de souffle. Randy Meisner se barre (ou est viré) et se fait remplacer par Timothy B. Schmit. Puis disputes et problèmes d'ego entre Frey d'une part et Felder d'autre part. Sur scène Frey menace Felder de le buter...L'enfer ! Dernier accord du groupe en 1980...
...Avant une « reformation » 14 ans plus tard, à la surprise générale et probablement à celle des Eagles eux-mêmes (mais pas à celle de leur producteur). Toujours dans une harmonie parfaite, à la californienne…