Film démoli à sa sortie par la critique et le public, je m'attendais à un navet absolu, comme Netflix nous y a si bien habitués.
Et finalement... pas tant que ça.
Le film est très consensuel et n'apporte pas de grandes nouveautés. Le scénario rentre dans la case "vu et revu" : on comprend dès les quinze premières minutes que nous allons assister, encore une fois, à la quête impossible et rocambolesque d'une poignée de héros improvisés, que rien ne semblait destiner à sauver le monde.
Certes, ce n'est pas révolutionnaire.
Pourtant, le film "glisse" tranquillement tout au long de ses deux heures et quelques, sans jamais franchement ennuyer. Probablement grâce à son univers coloré et contre-intuitif, où les robots, autrefois en guerre contre l’humanité (et ayant failli la remporter), sont des créatures mécaniques attachantes, rigolotes, plus proches de jouets que de véritables machines de guerre.
Inutile de chercher ici une réflexion approfondie et structurée sur l’humanité qui se perd dans les mondes virtuels (le parallèle avec les réseaux sociaux est cousu de gros fil blanc) ou sur l’hyper-capitalisme, plus inhumain que les robots eux-mêmes. Le scénario tente une amorce de "quelque chose", mais ça ne fonctionne tout simplement pas.
Et si l’ambiance mélancolique, désespérée et liminale du graphic novel de Stålenhag s’efface dans cette adaptation des frères Russo, forcément orientée grand public, encore faut-il connaître le livre pour s’en rendre compte. Je comprends que les fans de "The Electric State" version papier soient déçus, mais de là à qualifier le film de pire navet de l’année...
En réalité, le film souffre surtout d’un manque d’ambition. Il ne prend aucun risque, ne propose aucune vraie surprise, mais il remplit son contrat : divertir sans ennuyer. C’est un produit calibré, un spectacle visuel efficace mais sans profondeur. On en ressort ni conquis ni exaspéré, juste avec la sensation d’avoir regardé un divertissement passable, aussitôt vu, aussitôt oublié.