The Dig Picture
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L’un des meilleurs films de Spielberg, avant qu’il ne fût emporté par la course au spectaculaire à tout prix et qu’il ne se dirigeât à un public populaire et – disons-le – plutôt simple (c’est-à-dire à qui il faut tout expliquer clairement pour éviter les contusions neuronales), est Sugarland Express. « De ce film demeure le regret d'avoir perdu un cinéaste dont l'indépendance d'esprit aura été supplantée par l'attrait du gain et la volonté de plaire à tous ». En effet …
Mais concrètement qu’est-ce qui dérange dans The Fabelmans ? Tout d’abord, cette condescendance propre au style autobiographique (mode assez nulle et peu créative de l’autobiopic, sorte de fils bâtard de l’égo trip et de l’autobiographie romancée) laissant entendre que la vie de l’auteur - et ici plus particulièrement sa jeunesse, base du récit - mérite d’être racontée, une vie dont le protagoniste / héros voit ce que les autres ne voient pas, souffre en silence les brimades et le racisme cruel des autres, a une mère qui ne pense qu’à elle, a un père ne considérant pas l’étendue du talent et surtout est un génie précoce incontesté. Des personnages caricaturaux, mal développés accompagnés d’un fourre-tout d’émotions généreusement servies avec free refill. Ensuite, cette image trop stéréotypée de la famille et des mœurs américains soudainement nuancée par les conflits internes causés par la mère et la bêtise d’un père ne craignant jamais ce que Spielberg nous montre dès le début qu’il arrivera - didactisme oblige. Puis ces auto-références à ses films pour nous expliquer l’origine de ses coups de génie. Et cette scène du bal, totalement fake avec comme clou final la réaction totalement invraisemblable de son bourreau.
Bref, on a du mal à avaler tout ça, tellement ça sent la bouffe industrielle bourrée de sucre et de gras – que la majorité dévore les yeux fermés sans trop se prendre la tête sur le contenu.
Créée
le 20 déc. 2022
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