La vie au lycée vous manquait ? Vous n’y avez jamais mis les pieds et voulez voir comment ça se passe ? Piqure de rappel. Film de science-fiction horrifique sortie en 1998, surfant sur la vague de Scream, The faculty, réalisé par Robert Rodriguez, nous plonge dans la vie de lycéens américains en proie à une invasion extraterrestres imminente. Si vous êtes convoqué dans le bureau du proviseur…FUYEZ ! C’est une question de vie ou de mort !
Cette fois, vous avez une bonne excuse pour sécher les cours
Aux premiers abords, The faculty n’est qu’un slasher pour ados. Et pourtant, derrière ce déluge de clichés, ce cache un film sur le conformisme, l’individualité au lycée et surtout l’aliénation. Tiens, ça tombe bien, on parle justement d’Aliens dans ce film. Etrange ce parallèle. Une ironie judicieuse. Notre histoire de science fiction commence à partir de la réalité avant même d’aborder le thème fantastique de l’intrigue. Quelle idée originale que parler d’aliens infiltrant le lycée. On ne pouvait pas trouver mieux. En effet, ado, on se méfie des adultes, on doute de soi et de ses amis. Tout le monde change ou est amené à changer. Dans notre film, est-ce normal ou est-ce provoqué par une intrusion d’alien dans l’organisme ?
Une histoire d’invasion extraterrestre dans un lycée. Un film de science fiction où le réel côtoie le fantastique. The faculty nous fait vivre l’expérience du lycée et de la vie de lycéen. Chaque jeune veut s’affirmer, trouver sa place, mais doit suivre le règlement. On connait tous cette ambiance, notamment dans les teen movies (« Elle est trop bien » en tête). Seulement ici, il y a des petits hommes verts en prime. Plutôt, des « parasites » aliens en prime. Autre point intéressant, on nous montre la réalité de ce qu’est la vie au lycée.
Le coté déroutant et angoissant pour les jeunes devant chaque jour affronter cette même routine et ces sortes de « démons ». Amis fans de Scream, The faculty ne fera pas du Wes Craven. Robert Rodriguez, bien que travaillant avec Kevin Williamson (scénariste des Scream 1,2 et 3) a sa touche, son style exceptionnel. Les personnages ont beau êtres stéréotypés, ils sont bien développés, intéressant, voir même, pour certains, attachants. Chacun à ses problèmes, son caractère, sa personnalité, ses centres d’intérêts, devant surmonter ses peurs, c’est pour cette raison qu’on s’identifie au moins à un d’eux.
« Aujourd’hui on va parler de la famille ou plutôt de VOTRE famille.
Tout le monde prend un crayon, une feuille de papier et me note
précisément les noms et prénoms de chaque membre de la famille encore
en vie. Bien sur, votre inventaire commencera par vos parents proches,
tout ceux qui vivent avec vous, et ensuite il recensera tous les
parents un peu plus éloignés qu’il vous reste. Ca va compter pour le
contrôle ? C’EST le contrôle… »
The faculty ou comme vous faire devenir paranos et détester le lycée
Les ados de notre histoire ayant pratiquement tous un caractère bien trempé, adeptes du « cassage », les répliques de The faculty sont mémorables, tout comme de nombreuses séquences. Chaque personnage, qu’il soit principal ou secondaire est utilisé à bon escient, résultat, on reste captivé du début jusqu’à la fin. Slasher oblige, coté musique, The Offspring, Garbage, Sheryl Crow, Oasis et carrément Les Pink Floyd (plutôt le groupe « Class Of ’99 », reprend un des tube mythique des Pink Floyd), s’inviteront à la partie.
Tout comme Scream, c’est le jeu de piste pour trouver le coupable, trouver son point faible, et le tuer afin que tout redevienne normal. A mesure où nous nous enfonçons dans l’histoire, les choses empirent, tournant très vite au cauchemar, au chaos. Digne d’une fin du monde. On brouille les pistes, on joue avec nos nerfs, on nous isole aux cotés de nos héros, on nous fait devenir parano pour s’apercevoir au final qu’on c’était complètement trompé. Sueurs froides à prévoir. Film d’alien oblige, les effets spéciaux se devaient d’être de qualité. The faculty ne se loupera pas, les fans de science fiction et d’aliens seront aux anges, notamment grâce aux nombreuses références à l’histoire du cinéma, des romans et des séries télé traitant du sujet. The faculty c’est aussi le film qui révéla certains jeunes acteurs, grands en devenir comme Elijah Wood, Josh Hartnett, ou bien encore Jordana Brewster. A noter que, tout comme dans Elle est trop bien, la participation du chanteur Usher est comment dire…anecdotique. Dommage, il est plutôt talentueux.
Comme si ça ne suffisait pas, Robert Rodriguez nous fait venir Robert Patrick qui, après nous avoir terrifié et fait ronger nos ongles des mains et des pieds dans Terminator 2, remet le couvert en jouant un prof de sport colérique et bougrement flippant. Robert Rodriguez aimant beaucoup jouer avec les ombres et les lumières dans son film, toutes les scènes mettant en scène Robert Patrick vous feront presque faire des cauchemars. C’est qu’on en redemanderait presque. Avec ce film, vous allez vite comprendre que ce sont les hommes les plus effrayants comparés aux animaux ou aux extraterrestres. Les scènes d’horreur seront le point fort de The faculty. On n’attendait rien de plus.
« C’est plutôt drôle avec le recul. C’est étonnant ce qu’il peut se
passer sur cette planète. »
Au final, The faculty, c’est culte. L'un de mes slasher préférés. Original, bien construit, parfois drôle, flippant, angoissant, stressant, un bon petit film sans prétention, caricatural, avec des acteurs sympathiques, une atmosphère étrange et troublante, astucieux, plein d’imagination, bourré de surprises, une bande originale rock, un mélange épouvante/action/romance/comédie/suspense/thriller charmant, et des effets spéciaux réussis. Si vous êtes fans de The Thing et la franchise Scream, impossible de passer à coté de cette petite pépite jouissivement fun à prend au second degré bien entendu.