Pour la première fois de sa carrière de cinéaste, Robert Rodriguez a été choisi pour mettre en oeuvre un projet de commande, en étant seulement le réalisateur et le monteur de la production The Faculty. C'était la première fois qu'il s'essaie dans le domaine de la science-fiction, et le résultat semble concluant à toute pointe de vue. Le réalisateur a su faire preuve de professionnalisme, en narrant l'histoire d'une invasion d'aliens dans une université américaine, sans avoir à disposition la même équipe de production qu'il avait côtoyée lors de ses précédents projets. En comparant The Faculty avec certaines des précédentes de ses productions comme Desperado ou Une nuit en enfer, on peut très bien remarquer que Robert s'est contenté de faire ce qu'il était écrit dans le scénario, la qualité de réalisation de ce long-métrage n'est pas la même que celle des films que je viens de citer.
Bien évidemment ! Des films d'invasion d'aliens, on en a vu des masses. Mais celui-ci a une certaine particularité, l'originalité de son scénario est accentuée par un contexte fort bien alléchant, celui de la relation restreinte entre les enseignants et les étudiants. On sait tous que quoiqu'il arrive dans une université ou dans tout établissement d'enseignement, l'étudiant est toujours dans le tort. Ce qui peut paraître énervant, voire même injuste, quand on sait que l'enseignement n'a pas raison, mais c'est malheureusement la réalité que nous vivions actuellement. En visionnant ce film, on peut constater que c'est la même chose. Les étudiants n'écoutent ce que leurs enseignants et ferment leurs clapets pour éviter de s'attirer des ennuis. Sauf qu'un événement rare se produit à l’enceinte de l'université, quelque chose de grave et d'inconcevable, l'invasion discrète d'une race d'aliens, s'appropriant des corps des enseignants, pour ensuite métamorphoser les étudiants comme eux.
Ceci est le détail scénaristique extrêmement précis et judicieux, que Robert Rodriguez a su persuadé les cinéphiles à regarder sa production d'un œil très attentionné jusqu'à la dernière minute. Qui peut bien croire que des aliens envahissent une université américaine ? Personne à vrai dire, à part un groupe étudiants qui savent très bien que quelque chose d'alarmant se produit. Et sans le moindre soutien de l’extérieur, ces derniers vont devoir mettre les moyens pour mettre à terme à cette invasion, en agissant avec prudence. C'est ce genre petit détail qui m'a bien motivé à visionner le film, avec un casting rondement bien géré dans l'ensemble et composé de jeunes acteurs à l'aise dans leurs rôles d'étudiants tels que Josh Hartnett, Jordana Brewster, Elijah Wood ou Clea DuVall. Sans oublier un excellent reste de casting d'enseignants qui fait bien le taf, avec quelques personnalités astucieuses et intriguantes pour renforcer l'intérêt de ce film tels que Robert Patrick dans la peau d'un enseignant de sport sévère et autoritaire ou Famke Janssen se glissant aisément dans le rôle d'une enseignante séductrice et chaudasse.
Le réalisateur a traité avec soin ce sujet, en exploitant vraiment à fond la thématique et l'environnement de l'université, sans rien négliger dans sa réalisation, que ce soit dans la mise en scène, dans la gestion d'un suspense omniprésent, dans la maîtrise d'une tension affolante et dans l'intégration des effets visuels, bien qu'on voit bien que l'équipe d'ingénieurs s'est contenté du minimum pour incorporer dans le film un rendu visuel assez réaliste des monstres infâmes et carabinés. Tout le film est purement de l'action stressante, monté avec ingéniosité et inventivité, respectant scrupuleusement une base de ce genre de contexte, sans sauter des étapes essentielles. Un teen movie bourrée de bonnes idées, réalisé avec sagesse et bonté, se démarquant pas mal des projets cinématographiques similaires. 7/10
Vous croyez que des extraterrestres envahissent notre école !