La Relève du Faucon est le quatrième épisode des aventures du sus-nommé détective, la dernière avec George Sanders dans le rôle-titre, et la première avec Tom Conway dans le rôle-titre... Je m'explique : souhaitant quitter la série pour se diriger vers des productions plus ambitieuses, l'acteur anglais a accepté d'endosser une dernière fois le costume de l'enquêteur amateur pour lui offrir une sortie honorable. Les producteurs souhaitant prolonger la franchise, ils firent appel à Conway pour rendre sa relève. Dans le film, ce dernier joue donc le rôle de Tom Laurence, le frère aîné de Gay, tout comme à la ville puisque Conway, de son nom de baptême Tom Sanders, n'est autre que le frère aîné de George !
Gay, accompagné de Lefty (son side-kick pour l'occasion, qui remplace l'habituel Goldie), se rend au port où son frère est censé débarquer d'un bateau en provenance d'Amérique du Sud. Arrivé dans sa cabine, il a la désagréable surprise d'y trouver le cadavre d'un homme qui vient de se suicider. Mais ce n'est pas son frère... Le Faucon prend alors en filature une mystérieuse jeune femme, qui se rend à l'agence de mannequins, et tombe raide morte d'un coup de pistolet quelques heures plus tard, sous ses yeux... En sortant, afin d'éviter d'être inculpé, il tombe nez à nez avec Tom, qui filait lui aussi la fille. Renversé peu après par une voiture, Gay est transporté chez lui pour y être soigné. Il restera au lit jusqu'à la scène finale, laissant Tom mener l'enquête, aidé de la charmante journaliste Marcia (Jane Randolph). Un complot d'espions nazis (nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale) sera dûment mis à jour, mais le Faucon originel y laissera toutes ses plumes...
Contrairement aux trois premiers, on a là davantage affaire à un film d'espionnage qu'à un film noir, et le côté burlesque un peu pénible des précédents opus est heureusement moins prononcé. Bien que la ressemblance physique - et surtout vocale ! - soit frappante, Conway interprète un personnage un peu moins maniéré que son frangin, mais tout aussi amateur de jolies filles. Cette passation de pouvoir, bien que pas exempte de grosses ficelles et de maladresses, est néanmoins assez plaisante.