The Fall Guy
6.2
The Fall Guy

Film de David Leitch (2024)

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Réalisateur seconde équipe sur le premier John Wick, puis seul sur les médiocres Atomic Blonde, Deadpool 2 et Hobbs & Shaw, David Leitch a su confirmer qu’il avait un petit truc qui fonctionne bien sur le sympathique Bullet Train. Ce petit truc en plus, c’est son passé de cascadeur qu’il décide d’intégrer dans The Fall Guy comme élément central. Conscient du peu d’égard que Hollywood porte à sa profession, pourtant présente depuis les prémices du cinéma, il profite de son estrade pour livrer un film qui sait à la fois donner un divertissement bien conçu et un sous-texte (pas vraiment subtil, certes) qui vient défendre son corps de métier.


Le plan séquence introductif donne le ton, usant du ressort comique de Ryan Gosling (qui n’a plus à le démontrer depuis The Nice Guys) pour créer ce personnage de cascadeur qui va morfler. Le plan s’achève sur un accident, alors même que l’acteur est remplacé par sa doublure sans coupure grâce aux nouvelles technologies de scanning facial qui seront explicités plus tard dans le film. The Fall Guy décortique tous les aspects du métier, des évolutions des outils à disposition, des scènes à répéter jusqu’à corps brisé, et d’un crédit quasiment nul comme récompense. Une affaire revancharde qui démystifie ce que voit le spectateur dans une mise en abyme qui livre un discours méta en poupée gigogne. Du film dans le film, de la cascade dans la cascade, de l’écriture dans l’écriture, le tout déguisé en un “sexy bacon”, des dires de la productrice Gail, de film d’action coolos pour appâter le chaland. Si les trop nombreuses citations directes d’autres films faites par Winston Duke peuvent lasser sur le long terme, on retiendra surtout la ligne du dealer sur les cartoons:


See, movies are always trying to make things real. But it’s not real. It’s a movie. It’s not meant to be real. That’s why I like cartoons. See, ’cause cartoons don’t pretend to be real.

Un aveu de conscience du peu de crédibilité de son film, Leitch est là pour faire du spectacle sensationnel tout en redorant l’image du cascadeur. Une œuvre bardée de practical effects, d’un humour assez bien dosé, d’une alchimie palpable entre le duo de tête, et d’un fond sincère dans le sens duquel on ne peut qu’abonder. Un blockbuster léger mais qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons, et qui reste cohérent dans sa démarche, c’est une denrée assez rare pour être appréciée.


Créée

le 30 mai 2024

Critique lue 17 fois

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Frakkazak

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