Unplugged
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The Florida Project met en scène le quotidien de Moonee, 6 ans, ses amis, sa mère (et ses ennemis). Tous vivent dans un motel "coloré", en Floride, dans la banlieue très pauvre du parc d'attraction Disney World. Sans être un documentaire, le film dépeint un cadre de vie, s'appuyant sur un réel contraste entre les décors féeriques en carton-pâte et les conditions de vie qui se cachent derrière.
L'affiche, mais aussi la majorité des plans du film sont teintés de couleurs très vives qui évoquent une certaine forme de bonheur, d'amusement, même de naïveté. Sean Baker, le réalisateur, n'a pourtant pas l'intention de nous narrer un conte de fée. Il suffit de franchir la délimitation du portail du motel pour découvrir la réalité, la condition humaine confrontée à la pauvreté. La couleur dominante, le rose, mais aussi les autres couleurs saturées, très caractéristiques de la Floride, accentuent ainsi ce contraste très fort. Les rares plans dénués de cette esthétique très vive se rattachent à des scènes en pleine nature, en dehors de ce décor en carton-pâte. Et dans ces plans, Moonee et les autres enfants sont rendus à eux-mêmes, à leur condition d'enfant, et se laissent rêver, s'évader de leur environnement.
Dans une objectivité la plus totale, le film ne présente pas de scénario dans le sens où nous l'entendons habituellement. Le réalisateur nous invite à partager une tranche de vie d'un ensemble de personnages, qui vivent dans le motel. Il ne s'agit pas d'une démonstration, ni d'une dénonciation intellectuelle, et c'est justement la force du film. Il nous fait rentrer dans l'univers des personnages, comme un occupant du motel, toujours avec bienveillance, mais en montrant la violence des rapports sociaux et des rapports de domination.
Rares sont les films traitant de ce sujet à ne pas tomber dans le misérabilisme. Celui-ci nous présente quelques moments (comiques, dramatiques, de joie, de solidarité, mais aussi de vengeance) du quotidien des habitants du motel, en particulier Moonee et sa mère. Les acteurs, pour la plupart non-professionnels et recrutés directement dans les banlieues de Floride, ajoutent du réalisme et de la profondeur. Chaque personnage possède son trait de caractère, qu'il soit positif ou négatif. Ce n'est pas truqué, et cela ajoute une crédibilité au message du film.
Un film qui dépeint très subtilement les conditions de vie des habitants américains vivant dans la pauvreté. La réalisation est parfaitement maîtrisée et l'ensemble des acteurs, y compris les enfants, sont excellents. Une belle expérience artistique, mais aussi sociologique, que je vous recommande.
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le 1 janv. 2018
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