L’explosion du phénomène politique Trump depuis 2016 et son accession à la tête de la maison blanche se fait de plus en plus l'écho dans le cinéma américain et d'ailleurs. De la virée Withe trash de la formidable Andrea Arnold, en passant par les body snatchers 2.0 de Jordan Peele, sans oublier l'épatant I am not Negro de Raoul Peck, la marmite sociale de l'oncle Sam est sur le point de déborder. The Florida Project s'insère donc dans ce triste constat du rêve américain piétiné, bousillé, confisqué pour une frange d'individus abandonnés et marginalisés.


On pourrait reprocher à Sean Baker de tourner en rond, de miser sur l'épate avec ses décors d'hôtels clinquants mais pourris de l'intérieur. Néanmoins, The Florida Project saisi cette tranche de vie, ces laissés pour compte qui déambulent dans la banlieue de Disney faite de supermarchés et de boutiques à touristes flamboyants. Leur quotidien est fait de débrouillardise, de combines, de larcins, de prostituions tout en mêlant une drôlerie bienvenue. Tout comme Tangerine, Sean Baker ne juge personne, ne se lamente pas, il place sa caméra à hauteur de ces jeunes enfants entourés de misère avec une merveilleuse délicatesse.


Et alors que le supposé droit reprend sa place dans le cadre, dans cet écosystème de la marge, se ruer tous azimut dans l'imaginaire d'un Disney écrasant, suffocant, devient la seule échappatoire possible d'un monde aussi injuste que cruel.

sof3000
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le 26 déc. 2017

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Safrane 3000

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