Profondément engagé, Ken Loach se battra jusqu'à son dernier souffle, c'est une évidence. Reparti de Cannes avec la palme d'or tant convoitée, MOI, DANIEL BLAKE dégage une puissance, n'en déplaisent à ses plus féroces détracteurs.
Se plaçant, dans l'immédiat, dans la lignée de ses plus imposantes réussites, toujours secondé par son fidèle scénariste Paul Laverty, Ken Loach bouleverse dans ce qui ressemble à un récit kafkaïen aussi révoltant que déchirant. Rappelant le cauchemardesque Ladybird, ce pauvre Dan devra braver un interminable parcours du combattant alors qu'il en appelle à la simple reconnaissance de sa citoyenneté, incroyable. Devant une administration déshumanisée, en boucle, dénuée de toute empathie, le spectre de l'abandon social grandit et la rage de Ken Loach, transperce férocement le cadre. En clair, MOI, DANIEL BLAKE explose le système dans son absurdité la plus criante.
C'est sans doute dans l'harassante difficulté quotidienne qu'un élan d'altruisme et de solidarité reste vital. L'inverse, nous conduirait, à coup sûr, vers la perdition la plus totale et c'est la part d'humanité de chacun, qui disparaîtra à tout jamais.