Je vous demande pardon d'avoir décroché cette palme d'or qui aurait dû revenir à un véritable Artiste de l'esbroufe et de la pseudo subtilité niaise.
Je m'excuse en m'aplatissant de vous avoir montré dans toute sa violence la réalité, avec les moyens qui étaient les miens. Qui flirtait parfois avec le ridicule ou le dérisoire, mais enfin la vie est-elle toujours si intelligente et dotée de sens?
Je vous pardonne de trouver la sobriété de mon film excessive, au point de trouver son final putassier. Ceci était mon testament, mon dernier combat, mon adieu aux armes, mais cela bien sûr vous avez la dignité de le respecter.
Avez-vous seulement écouté ce que j'avais à dire ?
Je vous pardonne de ne pas avoir éprouvé d'empathie pour mon héros Daniel Blake, joué par ce petit chauve dont j'ai oublié le nom, comment s'appelle-t-il déjà? De toute façon ce n'est pas un grand acteur who cares! Mais je n'aurai aucune pitié pour ceux qui me diront la même chose de Katie.
Je vous pardonne de ne pas avoir été émus aux larmes par cette scène dans la banque alimentaire, elle ne valait pas le génie de la mise en scène de X Dolan c'est vrai, ou l'intelligence d'un Bruno Dumont qui lui mérite bien le titre de cinéaste philosophe marxiste ( tendance groucho alors, mais bien foirée).
Moi à côté de ces Géants je ne suis qu'un humble artisan du cinéma, has been.
Film "militant" est un gros mot, dont je me contrefous car je vous emmerde.
Je n'entrerai jamais dans la postérité comme un grand Artiste, mais à la fin il me restera toujours ces trois choses là qu'on appelle le cinéma, l' humanité, et ce truc sans importance qu'est la dignité.