Ombres et lumières (Attention, critique contenant des spoilers)

Comme un symbole à ce qui allait suivre, je me suis installé dans la pénombre sur un siège au devant de l'écran du cinéma et puis, rythmé au son des Kool and The Gang, le feu d'artifice "The Florida Project" m'a frappé au visage. Ombres et lumières.


Le réalisateur Sean Baker nous a alors offert 1h50 d'explosion de rire, de lumière, de tendresse, de gêne, d'ombre, d'amour, de violence, d'espoir.
C'est notamment au contact de Moonee, 8 ans, qu'il nous fait passer au travers de ces différents stades émotionnels.


Moonee vit avec sa maman dans un motel dont la couleur scintillante contraste avec l'indigence que ses murs cachent. Situé à deux pas de Disney World, c'est plus le royaume de la disette que celui du rêve qui sert de cadre de vie à "notre" Moonee.
Nous suivons par les lieux qu'elle fréquente son quotidien, celui de sa maman, de ses amis, leurs bêtises petites et grosses et, assez vite, une ambivalence nous frappe dans ce qui se dessine comme une sorte de huis-clos.
La pauvreté, la violence, la dureté qui se dégage du quotidien de la jeune fille est implacable mais est étouffé par une espèce de lumière de joie et de vie qu'inspire la trublione.
Elle rit, danse, crie, insulte, joue et défie ainsi le dictât social qui semble avoir enrôler une grande partie des adultes qui l'entourent et qui pousse sa mère à se droguer pour oublier qu'elle n'a pas encore trouvé de solution pour payer le loyer de demain car demain, c'est vendredi.
Ses amis, leurs parents, le gardien - garde-fou - du motel qui fait preuve d'une juste bienveillance qu'il contient par une saine distance, accompagnent Moonee dans sa quête...


Contraste de lumière dans le fond comme dans la forme. Jeu entre les ombres de la violence, de la pauvreté, de la démerde, de la faim, de la fatalité et les lumières du rire, de l'amour, de l'enfance, de l’insouciance, du courage.
L'affiche du film suggère de "trouver ton royaume", Moonee semble le chercher puis le trouver... reste à savoir si ce royaume voudra bien d'elle...


Le film se termine, les lumières se rallument. Ému, groggy et pensif je me lève... Ombres et lumières encore.

ArtHuur
9
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le 31 déc. 2017

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Art Huur

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