Les 400 coups

Je me surprends toujours moi-même quand j'aime un film qui montre une tranche de vie et ne raconte finalement pas vraiment d'histoire, comme si je me disais "finalement je peux aimer autre chose qu'un scénario hollywoodien lambda".

The Florida project c'est pile une tranche de vie. Une gamine insolente avec ses amis qui fait rien que des bêtises (des bêtises quand t'es pas là), vivant dans une chambre plutôt miteuse avec sa mère très jeune, fauchée, qui fume de l'herbe et... cherche un emploi dirons-nous.

Et en fait j'ai trouvé ça très intéressant et beau de montrer le quotidien de ces gens-là car on comprend leur façon de vivre : ils n'ont pas un rond mais ils s'amusent. Ceux que ça dérange pourront aller se faire voir. Et dans la vraie vie on est bien plus souvent dans la situation de ceux qu'un mode de vie atypique va déranger que du côté de ceux qui ont le mode de vie différent très précisément parce que la société nous conditionne à ça. C'est la moindre des choses, mais on respecte tout le monde, on se gère soi-même en termes de limites à ne pas franchir... Sauf que quand t'as pas de fric tu n'as plus ces repères-là.

Ce que le film réussit très bien à faire, c'est à montrer des gens "vrais". Les gamins sont exceptionnels de justesse. Parce que comme les vrais gamins, quand ils ne font rien, ils tuent le temps en faisant n'importe quoi, parce qu'ils s'en tapent du regard des autres. C'est tellement rare au cinéma que ça fait énormément de bien.