Je suis convaincu, que d'ici quelques années, The Fountain fera l'unanimité. Parce que dans le cinéma, qu'on se le dise, on a toujours un peu de mal avec les artistes un peu culottés qui sortent des sentiers battus et dépassent les limites d'un certain mode académique. Mais bon, c'est comme ça, l'être humain a peur de ce qui lui est inconnu.
The Fountain est un film qu'il faut regarder avant de l'analyser. Quand je dis regarder, c'est regarder avec attention, se laisser emporter par les déferlantes émotionnelles qu'il assène, par des plans superbes, par une musique somptueuse, par un couple d'acteurs au sommet. Se laisser emporter par un univers poétique dénué de tout prosaïsme, par un format littéraire ponctué par de nombreuses métaphores et allégories. Par une expérience brillante et unique en son genre.
Tous ces superlatifs ne seraient assez forts pour exprimer tout le bien que je pense du troisième long métrage de Aronofsky.
Le fond, comme la forme sont traités avec une maîtrise absolue, et n'en déplaise à ceux qui sont restés hermétiques à ce poème visuel, le thème et l'histoire sont développés avec brio, car amenés subtilement et cabalistiquement vers un résultat final où l'on comprend tous les enjeux mis entre parenthèse jusqu'à lors.
J'ai aimé ce procédé, parce que justement, il nous permet d'être davantage imprégnés par la détresse de Tommy et de sa quête, des émotions qui se dégagent de ces regards, de ces larmes, de ces quelques mots murmurés. Telle une oeuvre d'art, The Fountain est un film qui se ressent, un film dont l'essence même est de parler de quelque chose qu'il est difficile d'appréhender. Et c'est aussi en cela que la confusion qui peut régner dans ce film est adéquate. On ne peut parler de la mort sans certitudes, personne ne le peut.
Ce voyage lyrique, d'une délicatesse infinie, est une caresse visuelle qui nous rassure, et nous laisse dans un état de grande sérénité.
Car ayant fait ce voyage périlleux du combat amoureux, à travers les siècles et les époques, cherchant à accomplir l'impossible, nous avons, nous aussi, compris, que la mort est immuable et ne peut être vaincue. C'est en l'acceptant, que nous parviendrons à vivre pour toujours.