Tommy est un médecin. Il travail dans son laboratoire et fait des expériences sur des singes. Son objectif : trouver un remède au cancer. Un but qui n'est pas dénué d'intentions personnelles : sa femme Isabel (Izy) est atteinte d'un cancer.
Cette même Isabel rédige un livre, the Fountain, qui raconte l'histoire de conquistadors qui partent à la recherche de l'Arbre de Vie, celui dont parle la Bible.
Le film va donc mélanger les deux histoires, en y rajoutant en plus d'improbables scènes avec un Hugh Jackman chauve parlant à un arbre et voltigeant dans une bulle. Aronofsky joue avec la temporalité pour tenter de nous faire croire qu'il y a un scénario. Il se la joue "intellectuel-poète" façon Malick en combinant splendeur esthétique et mysticisme de bas étage digne des pires romans de Bernard Werber. Le résultat est d'une profonde bêtise.
Nous avons donc le thème de la mort et de la quête de l'éternité. Et quelle est la solution ? tout simplement le cycle naturel. Lors d'une scène où le pathétique se disputait avec le ridicule, Izy mourante raconte à son cher mari l'histoire d'un mort qui renaît dans un arbre, puis dans les fruits de l'arbre, puis dans l'oiseau qui mange de ces fruits, etc. Une prétendue réflexion qui se veut profonde mais qui cache mal sa parfaite idiotie.
Et je suis convaincu qu'Aranofsky, loin d'être idiot lui-même, avait compris que son scénario était nul. C'est pour cela qu'il a surjoué sur le thème : je vous en mets plein les yeux ! Mais ces qualités esthétiques, loin de combler les défauts du film, en rajoutent encore : traitement affligeant de la lumière, couleur jaune qui devient vite indigeste à force d'être sur-représentée... On sent encore plus que le film repose sur un vide sidéral. Rien de pire qu'une splendeur visuelle qui ne cache pas l'inanité d'un scénario.
Alors, il reste Ellen Burstyn, actrice trop rare dont chaque apparition est un événement. Elle avait déjà joué chez Aronofsky dans requiem for a dream. La voilà dans un rôle plus apaisé, seule capable d'apporter un peu de talent dans cet océan de vide.

Créée

le 26 mai 2013

Critique lue 3.4K fois

46 j'aime

15 commentaires

SanFelice

Écrit par

Critique lue 3.4K fois

46
15

D'autres avis sur The Fountain

The Fountain
Troll
8

Bataille et Fontaine

Aiguillonné par la lecture de critiques pour le moins acerbes, je me suis lancé dans ce film avec...circonspection. Une défiance néanmoins teintée d'espoir, parce qu'Aronofsky, Jackman et Weisz ne...

le 10 août 2010

101 j'aime

28

The Fountain
Aurea
5

En quête d'éternité

Visuellement ce film est une pure merveille: un poème onirique mis en images somptueuses dans une oeuvre qui se veut visionnaire : un homme, trois époques différentes et la lutte acharnée pour...

le 30 juil. 2011

73 j'aime

59

The Fountain
Jérôme
2

L'infame fontaine

Un type fait du yoga dans une bulle spatiale pendant que des conquistadors cherchent la fontaine de jouvence, le tout sur fond de déclamations philosophiques qu'un Marc Lévy du pauvre analysant les...

le 6 mai 2010

69 j'aime

12

Du même critique

Starship Troopers
SanFelice
7

La mère de toutes les guerres

Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...

le 8 nov. 2012

257 j'aime

50

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

221 j'aime

20

La Ferme des animaux
SanFelice
8

"Certains sont plus égaux que d'autres"

La Ferme des Animaux, tout le monde le sait, est un texte politique. Une attaque en règle contre l'URSS stalinienne. Et s'il y avait besoin d'une preuve de son efficacité, le manuscrit ne trouvera...

le 29 janv. 2014

220 j'aime

12