Ne jamais refaire 2 fois la même chose.
Pour moi, The Fountain, c'est d'abord un comics qui, une fois qu'on se décide à rentrer dans l'univers de son auteur, se révèle riche et assez bouleversant.
En effet, peut être que certains l'ignorent mais Aronofsky, à l'époque, n'avait pas trouvé les moyens (Brad Pitt avait renoncé au tournage) pour faire son film et il s'était donc tourné vers la Bd pour exploiter son idée.
Il était épaulé par l'excellent Kent Williams qui avait su retranscrire à merveille le côté mystique de l'histoire.
ça n'a l'air de rien mais tout ça a joué dans mon appréciation car si j'ai aimé la version Bd, cette adaptation cinéma m'a laissé sur ma faim.
Je n'y ai pas retrouvé toutes les sensations que j'avais eu à la lecture de cette dernière et ça m'a un peu chagriné.
Plusieurs pistes pour expliquer ça.
Déjà l'histoire m'a semblé plus courte (alors qu'elle me semble reprendre la suite logique du scénario BD) , les transitions entre les époques un peu plus "artificielles" mais surtout la vision cinéma et tout le côté mystique ne vaut rien par rapport à la vision de Williams.
ça peut paraître anodin mais y avait une vraie osmose entre le scénario d'Aronofsy et les dessins de Williams et ici , l'osmose a complètement disparue.
Du coup, de nombreux éléments passent mieux en dessin plutôt qu'à l'écran ( tout le côté mystique qui devient ici très vite un blougi boulga d'effets spéciaux un peu kitsch)
C'est dommage car il n'en reste pas moins une superbe histoire d'amour (et Jackman est parfait dans le rôle) et la thématique de l'acceptation de la mort et du renoncement à l'immortalité reste aussi passionnante.
Je comprends qu'Aranofsky ai voulu porter ce projet jusqu'au bout mais il ne s'est pas rendu compte qu'il avait déjà réussi son pari.
S'il a essayé de retranscrire la vision (par les codes couleurs en premiers lieux), il n'a pas su en garder l'essence principal.
Au fond , il ne s'est pas rendu compte qu'avec le temps, ce projet était autant le sien que celui de Kent Williams et que sans lui, on perd une bonne partie de la force de cette histoire.