Emotionless refuse de retourner à la Police Divine et reste à l’auberge de sa tante malgré l’insistance de Coldblood. Mais, lorsque l’empereur disparaît à la suite d’une tentative d’assassinat, elle décide de s’en mêler. Parallèlement, Ji Yaohua, à la tête du Département Six, se lie au chef des rebelles, le maléfique seigneur An, par fidélité envers son ancien mentor, la métamorphe Ru Yan. En plein chaos politique consécutif à la disparition de l’empereur, Ji Yaohua retourne le Département Six contre la Police Divine.
Troisième et dernier volet de l’adaptation des romans de Woon Swee Oan. Gordon Chan garde une réalisation dynamique bien que les personnages varient légèrement. En effet, Emotionless est un peu trop geignarde alors Coldblood se découvre un cerveau et perd du coup son irrésistible comportement canin. L’accent est mis sur les intrigues de Ji Yaohua, plus peste que jamais, ainsi que sur le terrifiant An Yunshan brillamment interprété par l’ancien champion de kung-fu Yu Chenghui. Enfin, le rôle du bouffon est étonnamment tenu par l’empereur (joué par Alec Su, un ancien membre d’un boyband).
L’intrigue est plus simple à suivre maintenant que l’histoire a été déblayée dans le volet précédent. Cela permet de développer l’évolution des relations entre les personnages, notamment sentimentales. Si la relation entre Emotionless et Coldblood est agaçante dans ses tergiversations alors que ces deux-là sont clairement amoureux depuis le début, Zhuge Zhengwo nous surprend agréablement. D’autres thèmes sont ensuite développés. En vrac : le pardon, le deuil, le sacrifice, les différences sociales et j’en oublie. C’est intéressant, cohérent, mais un poil fouillis. J’aurais personnellement préféré que la narration se focalise sur un domaine (l’évolution de la Police Divine, par exemple) au lieu de se perdre dans la vadrouille de l’empereur au milieu de la plèbe. De même, les passages dans le camp du méchant sont soit pas assez développés, soit carrément de trop. An Shigeng en particulier, est complètement inutile et consomme de la pellicule pour rien.
Ce volet permet tout de même de conclure une histoire qui nous tient depuis 2 films. Pour le final, il nous offre de vrais combats de magie comme dans la fin du premier opus. La conclusion n’est pas aussi romantique qu’elle aurait pu l’être, mais c’est tout de même un happy end. Soyons reconnaissant, les romances asiatiques ne se terminent pas toujours aussi joyeusement !
Gordon Chan est un réalisateur vétéran dont les productions sont en général de bonne facture. Il signe ici une trilogie de qualité dans le style Wuxia qu’il apprécie (il a également réalisé Painted skin et Mural). The four III conclut donc convenablement cette adaptation et laisse le spectateur satisfait d’avoir fait un si beau voyage.