De l'histoire, on fait vite le tour : un couple de trentenaires hipsters tente de relancer leur idylle décrépite en adoptant un chat malade. Entre temps, la demoiselle va se rassurer chez un vieux à gourmettes, ce qui laisse son compagnon – devenu ex – fort marri. Un récit lacunaire n'est pas un problème en soi, centrer un film sur l'affect ou les ressentis diffus au détriment de la linéarité narrative est même souvent un gage d'expérience nouvelle et excitante pour le spectateur. Il faut cependant être rigoureux : le lacunaire narratif ne tolère ni la fainéantise ni la pose. Miranda July se vautre à ventre découvert sur ces deux écueils.
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On se prend alors d'affection pour cette drôle de bête dont on ne voit que les pattes ébouriffées et emplâtrées, tout cela étant, bien sûr, très pathétique. Sorte d'électrocardiogramme de l'état du couple, le chat va finir par être l'outil de Miranda July pour attirer l'attention, et susciter l'adhésion, du spectateur. Rejeté en périphérie par les tours de passe-passe égotistes des personnages humains, on se réfugie dans la figure du chat, bien plus accueillante. Il est assez triste que ce petit gadget illustratif soit finalement le seul point d'ancrage du film, le seul petit espace d'aspérités où la main ne fuit pas, auquel on peut se raccrocher comme à une branche salvatrice.
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