Dans les années 1930, un gangster fraîchement sorti de prison tente de réintégrer la société en ouvrant un restaurant avec sa femme. Mais son passé de voyou alcoolique et violent le rattrapera. The Gang of Oss s'appuie sur un ensemble de faits divers néerlandais : la Osscherbende, bande de criminels qui sévit dans la ville d'Oss (Brabant-Septentrional) dans l’entre deux guerres, où le pays connaît des heures sombres. Le film est coupé en deux parties : la première avec le couple Ties et Johanna traversant une crise entre difficultés financières et violences conjugales et la deuxième où Johanna fait tuer son mari avec l'aide de son amant et tente de partir d'Oss. Il en résulte une certaine inégalité où la première partie plutôt intéressante (menée par Mathias Schoenaerts – surclassant tous les autres acteurs – dans le rôle de Ties) laisse espérer un développement efficace de l'intrigue. Malheureusement, le ton devient romanesque, l'histoire se complexifie avec des liens entre personnages insoupçonnés et le rythme s'éternise dans de longues scènes parfois inutiles.
Le scénario recèle néanmoins une bonne idée : donner la parole à une femme de gangster qui passera successivement de prostituée à femme battue, de vengeresse à ambitieuse. Sylvia Hoeks, l’interprète de Johanna, éclaire la noirceur de la ville d'Oss. Entre deux scènes, on repense à la blondeur et l'innocence de Kay Adams puis au désespoir et à la tristesse de Kay Corleone (Diane Keaton) dans la saga Le Parrain. La conséquence du personnage principal féminin dans ce film est l'histoire d'amour entre elle et le comptable, le fatalisme de son destin et l'absence de description de la vie quotidienne du gang : où sont les larcins, les pots-de-vin, les meurtres ?
Ce Peaky Blinders hollandais est loin de retranscrire l'âge d'or d'un banditisme local, comme le fera si bien la série anglaise. Il n'y a pas de réelle dimension de groupe promis par le titre alors que dès que le film met en scène des moments où cette famille criminelle agit ensemble, l'action devient plus grande.
Le cœur a des amis, mais la raison est seule
dit un des gangsters. André Van Duren fait un film raisonné, mais concernant le cœur, il est tombé sur un os(s).