“Un gentleman est un homme qui ne bat jamais une femme sans ôter son chapeau.”

Citation de Albert Willemetz


Quelque part mon manque de culture va me servir à quelque chose: j'en savais rien. Je ne connais aucuns films de Guy Ritchie hormis son sympathique Sherlock, et je suis aussi renseigné sur les carrières de Matthew McConaughey et Charlie Hunnam que sur les ours polaires séjournant en Corrèze. Bref certains pourraient m'injurier (et à raison) de mon manque de culture flagrante, je préfère dire que cela m'a permis de visionner un film sans attente particulière (si ce n'est être un bon film) m'invitant à l'inattendue.


Le film va se démarquer d'une manière génial orchestrée d'une main de maître: sa narration. C'est bien plus qu'une simple intrigue raconté par un personnage, c'est un recap détaillé et millimétré pour servir à la fois son scénario et la réalisation qui s'amuse des débordements de Fletcher. Au premier abord on pourrait penser que ça poserait problème, que les folies de ce crétins casseraient l'intrigue et empêcheraient n'importe quel enjeu à l'image des nouvelles aventures d'aladin. Mais c'était sans oublier que l'histoire est un recap est non pas une invention propre, quand Fletcher diverge il est tout de suite interrompu par Ray qui le remet dans le droit chemin. Seul défaut mineur soit-il lié à cette méthode originale de raconter son histoire c'est qu'au début, on est un poil largué, mais après 15/20 minutes on arrive, avec des bases qui se solidifient constamment, à commencer à comprendre la tournure des évènements. La narration permet enfin un des plus gros atouts du film, dont j'ai déjà parlé dans ma critique du film 1917, l'indécision vis à vis de la mort. On le voit dès la première scène du film, nos personnages peuvent mourir. Et même si aucuns des protagonistes ne meurent, cette peur on va la ressentir tout le long de l'intrigue. Et cette qualité peut se rattacher à tout le film: à aucun moment il ne laisse réellement place à la certitude.


Au début je m'attendais à un 60-40, 60% de scènes de développement des personnages et 40% de baston. En réalité on est plus sur du 5 à 10% de scènes d'actions avec le reste contribuant au développement des relations de tout nos antihéros. Au début, on aurait même plus à penser que The Gentlemen est un Thriller, mais sa musique toujours pensée pour nous rappeler les codes est un fort contre argument


Les personnages c'est assez drôle dans le sens ou je parle de protagonistes et d'antagonistes alors que c'est tous de sombres connards, y en a pas un pour rattraper l'autre. Et pourtant, en même temps que l’histoire suit son cour, on commence à s'attacher à eux. Leur écriture particulièrement humaine et le casting parfait aide grandement. Seul bémol, les reltion entre Mickey Pearson et Ray et entre Mickey et sa femme sont assez peu développé ce qui limite un peu l'attachement provoqué par leur relation


Le discours sur le cinéma, pour finir, est très astucieux, il compare les codes du cinéma avec l'avancée de l'intrigue et joue avec, le spectateur c'est bien que c'est un film, certitude qu'il a l'air de partager avec le personnage de Fletcher qui à l'air complètement déconnecté de son monde. Il ira même jusqu'à nous vendre son scénario auprès d'une boîte de cinéma



Un film de Gangster qui fait son taff tout en laissant une par de surprise dans son intrigue et son dénouement, c'est les vacances et il fait froid, profitez en pour vous réfugier dans les salles




“Un gentleman est quelqu'un qui écoute l'histoire que vous racontez
comme s'il l'entendait pour la première fois.”



Citation de Austin O'Malley

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le 10 févr. 2020

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Lordlyonor

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