Smoke weed every day ?

Ce film est l'une de mes grosses attentes de l'année? Forcément, le retour de Guy Ritchie, un réalisateur que j'aime particulièrement ne pouvait que me donner envie. Surtout qu'il semble revenir à ses premiers amours avec ce film: les gangsters, les guns et les personnages haut en couleur. The Gentlemen arrive donc sur nos écrans en ce mois de février plein de promesse et le pari est tenu: c'est le grand retour d'un réalisateur qui a tenté autre chose et qui s'est perdu en route. Parfois, il faut savoir revenir au basique pour mieux se relever et ce film est là pour nous le prouver. On suit donc le parcours de gangsters oldschool se frottant au trafic juteux d'herbe et à une société évoluant plus vite qu'un virus dans notre corps.

Guy Ritchie fait vraiment parti de ces réalisateurs qui possèdent vraiment une patte particulière: dans un sens, son cinéma n'a rien d'exceptionnel, c'est assez simple. Il utilise des plans simples mais tout passe par la composition. Le moindre détail est exploré dans la composition de ses plans, de la couleur de la chaise sur laquelle s'assoit les personnages à la couleur de leurs vêtements, il y a toujours une forme d'harmonie dans ses oeuvres. Ici, il montre tout l'étendu de son talent en alliant une histoire sur deux temporalités: une fixe et une évolutive. La fixe se tient toujours entre deux personnages qui changent de pièce mais tout est pensé pour que l'esthétique de ces pièces forment un tout uniforme: une manière d'exprimer la classe de ses personnages.

The Gentlemen est donc un film de gangster mais pas n'importe quelle classe de gangster. Ici, on est face au gangster britannique et donc, il y a certains codes qu'on ne retrouve que dans la représentation des britanniques. Il y a toujours ce respect entre les différents clans, des face à face brûlants. Mais c'est surtout à travers les dialogues que se caractérisent ces gangsters. Le film est vraiment écrit de manière subtile, et je pense qu'il faut le voir en anglais pour vraiment saisir toute la subtilité de l'humour british et les expressions associées.

Au-delà du discours subtile du film, on retrouve des scènes d'actions solides malgré le fait qu'elles soient nettement moins nombreuses que dans d'autres films de Guy Ritchie. Le monsieur nous a habitué à nous offrir des films d'actions très solides, ici, on se retrouve face à un film qui fait la part belle au scène d'action réaliste et nettement moins spectaculaire. Découle de cela une forme de maturité. Ici, on ne cherche pas seulement à voir des gangsters se tirés dessus mais bien à comprendre le fonctionnement de ceux-ci et donc, l'action à moins sa place dans cette vision-là du gangster qui est sobre tout simplement.

The Gentlemen marque le retour d'un Guy Ritchie au sommet de son art. Il semblerait même que ce film soit celui de la maturité pour lui après des tentatives ratées pour certains sur des films monumentaux. C'est un film plein de charisme et plein de classe, le tout sublimé par un casting vraiment impressionnant, surtout Hugh Grant qui est méconnaissable dans ce rôle. Un sommet du genre? Peut-être pas, mais un film qui montre que le monsieur en a encore sous la pédale.