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On reconnait bien la patte de Guy Ritchie dans cette façon d’aborder les gangsters britannique, avec cette pointe d’humour cynique et de violence presque décontractée. Le film fonctionne plutôt bien dans l’ensemble, même si je regrette un peu que certains personnages soient clairement sous-exploités, Rose en tête de liste (on notera d’ailleurs la quasi-absence de personnages féminins). La structure narrative est déjà vue, mais elle fonctionne assez bien avec le ton qui est posé et surtout dans ce qu’elle amène pour la conclusion. Dans cette intrigue alambiquée où chacun essaye de doubler et anticiper les mouvements de l’autres, l’ensemble reste assez fluide et les révélations très bien dosées.

On sent un peu venir les principales lignes, on sent aussi que chaque partie se retrouve à devoir improviser ; mais l’important, c’est que chaque retournement de situation arrive au bon moment et ne paraît pas forcé ou impromptu. C’est ce qui donne au récit un rythme qui fonctionne de bout en bout et nous garde accrochés jusqu’à la fin, pour savoir qui va s’en sortir et qui va réussir à entuber l’autre. Ainsi, sans nécessairement avoir recours à une intrigue extraordinaire et complexe de grande qualité, Ritchie parvient à captiver notre attention comme le ferait un ragot. Et c’est ce qu’on ressent aussi d’ailleurs dans la structure, d’où un film divertissant et palpitant.

Sans oublier bien sûr les personnages ! Alors si j’ai noté l’absence de réelle personnage féminin (nous avons Rose, bien sûr, mais elle est terriblement sous-exploitée, pour ne pas dire invisible, et les autres sont tout simplement muettes et invisibles), les personnages masculins répondent bien présents. Entre Michael, Ray (sans doute celui que j’ai préféré, parce que s’inscrivant terriblement bien dans ces personnages très « ritchiens »), Fletcher, Matthew, Dry Eye ou le Coach (idem), on a l’emabrras du choix. La dynamique que chacun met en place crée une sorte de toile qui les relie les uns aux autres et qui se montre plutôt équilibrée dans ce qu’elle apporte au récit. On retrouve beaucoup de stéréotypes (et comme je le disais, ils s’inscrivent tous plus ou moins dans l’univers de Ritchie), mais il y a une forme d’auto-dérision dans les archétypes qu’ils représentent.

Le casting se reflétera d’ailleurs assez bien cet aspect-là, parce qu’outres les accents bizarres qu’on entend ici ou là (ce qui me fait penser qu’on parle bien d’auto-dérisions tant c’est forcé), l’ensemble est plutôt correct. Et à l’image d’un film choral, chacun sera au diapason des autres, de sorte qu’aucun n’est vraiment au-dessus ou en-dessous. La bande son et la musique seront bien au rendez-vous, les décors sont plutôt chouettes et la mise en scène de Ritchie illustre plutôt bien la pate de son réalisateur par le cadrage et les mouvements de caméras qu’on lui connait bien.

Bref, sans doute pas le meilleur film de Ritchie, The Gentlemen reste quand même un film très divertissant, fort sympathique, avec son lot de personnages plus burlesque les uns que les autres. On y passe un très agréable moment.