Nowhere boy

Initialement, je vous conseille, bien sur, la critique de Karalabe qui résume bien le truc. Les deux parties of course :-)

Donc, ce film peu connu (lauréat au festival de Locarno) semble être le point d'orgue de la courte carrière US du grand Vittorio qu'il a ensuite totalement renié (même celui-là visiblement).

Je ne sais pas ce que vaut la VO mais la VF d'époque est assez pénible et on y apprend que VG fait "1,72m" (hi hi hi) ce qui est assez risible pour un ancien champion de basket (ils ont du confondre avec Trintignant).

Après un hongrois (juif visiblement) qui sort des camps et qui ne veut pas retourner dans son pays en 1953, sous le joug stalinien OK, mais il fallait pour rendre cela plus crédible prendre un Estonien ou un autre pays réellement gommé de la carte du monde après 45. Mais c'est un détail scénaristique, sachant que pour un américain de base (de cette époque ou du moment) après le Mexique ou le Canada, le monde c'est déjà Pluton.

Néanmoins, on suit cette (jolie en terme de photo et éclairages) course poursuite film noirisée avec attention même si on sent la fin happy. Cela m'a fait penser à "Un homme dans la ville" mais sans méchants :-)

Gassman fait le truc, sauf peut-être le monologue devant la salle vide (c'est pas du Shakespeare), mais sa présence est gary cooperienne, rien à dire.

Gloria Grahame, honteusement oubliée de par son talent (Les Ensorcelés, Règlement de comptes), est aussi excellente ainsi que les seconds rôles, rien à dire.

Donc, cette œuvre majeure dans la carrière de Maxwell Shane (le réa) est à découvrir tant pour son sujet (tjs d'actu) en se disant que dans les mains d'un Kazan, d'un Rossen ou d'un Losey (non taraudés par les producteurs) ce film aurait pu aussi être majeur tout court.

A voir pour les fans de films noirs (sans mafia, ni femme fatale cette fois) et du grand VG avant de se replonger avec délectation dans le Pigeon, le Fanfaron et autres étalons du cinéma avant Berlusconi, Marvel ou Bolloré.