Honest Thief ne fait que décliner ce qui pourrait s’apparenter aujourd’hui au Taken Cinematic Universe : soit l’application de la même recette éculée selon laquelle un homme intègre ou sur le point de le devenir voit sa vie et celle de sa famille menacée par des individus avides d’argent et de pouvoir ; s’ensuit une croisade menée contre lesdits individus au terme de laquelle la famille sort indemne, sauvée par le mari/père. Si le premier segment du long métrage, axé sur la mise en place de l’intrigue, s’avère plutôt réussi et semble annoncer un thriller sur fond de drame sentimental, la suite tombe dans tous les écueils du genre, des poursuites interminables en voiture jusqu’au discours prêchi-prêcha du voleur repentant dans une ère de jeux plongée dans la nuit, à grand renfort de déterminisme social plombant – le père, honnête travailleur a été victime d’une escroquerie avant de foncer en voiture « sur un vieux chêne », le fils devient Robin des Bois. C’est dire combien l’écriture des dialogues est pauvre. Quant aux décors, ils font de la peine à voir tant ils paraissent avoir été choisis au rabais : entrepôts déserts, hôtel vide, ruelles, tout cela sent le vite réalisé mal réalisé, sans idée ni ambition esthétique particulière sinon celle d’aller à l’essentiel – gentils poursuivis par méchants. En résulte une impression de déjà-vu qu’amplifie un montage en dents de scie qui charcute ses plans au lieu de les assembler. Correctement réalisé, certes, mais d’un intérêt tout relatif.