On commence à bien connaître ce sacré Steven Soderbergh. Il sort de Bubble, un film extrêmement expérimental et enchaîne avec The Good German, un peu plus commercial mais pas moins osé.
En effet, avec cette adaptation du roman de Joseph Kanon, notre bon vieux Soderbergh décide de réaliser un film à la manière des années 40, avec du noir et blanc, un cadre qu’on ne voit plus du tout aujourd’hui, en studio et avec les micros de l’époque, tout en ne respectant pas le Code Hays, pourtant en vigueur à l’époque. The Good German démarre comme un drame d’après-guerre avant de se transformer en véritable film noir, avec trahisons comme s’il en pleuvait et des longues plages de dialogues pleines d’ironie (morbide). On pardonnerait même les fréquentes baisses de rythme dans la deuxième partie du film grâce à la maestria visuelle de l’ensemble tant on a rarement vu ça dans le cinéma contemporain, une telle prise de position (qui empêche le spectateur de s’ennuyer mais les baisses de rythme citées en sus), dont l’atmosphère marche encore plus avec le superbe score de Thomas Newman. Au niveau du casting, George Clooney et Cate Blanchett sont remarquables, mais c’est bien Tobey Maguire qui se fait vraiment remarquer, dans le rôle d’un type extrêmement violent et raciste. Il y est excellent. Le reste du casting est tout aussi performant quoiqu’assez absent.
The Good German n’est probablement pas un très grand film et se loupe sur quelques points importants, dont le rythme. Mais il reste un film extrêmement intéressant et original dans le cinéma des années 00’s.