Retour vers le passé
Roger Corman est plus un businessman avisé qu'un artiste prétentieux. En effet durant les années 80 il a produit plusieurs remakes de ses vieux films des années 50 et 60, histoire de pouvoir...
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le 26 août 2015
Ha Wynorski… Je vous ai parlé plusieurs fois de ce réalisateur de deuxième voire troisième zone mais pour lequel j’ai une sympathie toute particulière. Sans que je sache réellement pourquoi en plus, peut etre parce qu’en matière de nanars et/ou de séries B sympathiques, on en trouve pas mal dans sa filmographie. Wynorski adapte Edgar Allan Poe sous la houlette de Roger Corman. Enfin, « adapte » est un bien grand mot puisque The Haunting of Morella est très très librement inspiré d’une nouvelle de Poe, donc autant vous dire qu’en termes de fidélité ici, c’est comme dire qu’il est un bon réalisateur : ce n’est pas vraiment le cas.
Dans les années 60, Roger Corman a réalisé 8 films qui constituent en quelques sorte son cycle Edgar Allan Poe, des adaptations très réussies pour la plupart à commencer par L’Empire de la Terreur (1962) avec Vincent Price, une anthologie s’inspirant de nouvelles de Poe. L’une d’entre elle abordait la nouvelle « Morella » écrite en 1835 et on la retrouve également ici dans ce The Haunting of Morella avec lequel Corman voulait lancer un nouveau cycle Edgar Allan Poe. Mais Corman n’a plus envie de réaliser et délègue la mise en scène à un de ses yes-man, Jim Wynorski donc. Ce dernier a l’habitude de rajouter à ses bobines un second degré, un côté non-sérieux, qui sera ici complètement absent car, comme il l’a dit dans une interview, il voulait réaliser un vrai film d’horreur, avec une vraie ambiance glauque. Ce glauque, il va régner tout le long de The Haunting of Morella, dans un scénario qui au final ne va chercher, tout le long, que des excuses pour dessaper ses actrices et les faire d’entretuer ce qui, pour l’amateur de Wynorski, est suffisant pour justifier le visionnage du film. On retrouve donc tout un tas de demoiselles qui n’ont pas de problème avec la nudité car comme les spécialistes le savent, chez Wynorski, il y a des boobs, et de toutes sortes. On retrouve donc ici Lana Clarkson (Barbarian Queen, Ça Chauffe au Lycée), Maria Ford (Necronomicon, Massacre à la Perceuse), Gail Thackray (Hard to Die, Curse of the Komodo) ou encore Nicole Eggert qui était venu montrer, un peu avant son rôle récurrent dans Alerte à Malibu, que son passage dans le magazine Playboy l’avait débridée. Oui, comme dirait l’autre, il y a du monde au balcon. Et c’est très bien pour le mâle qui ose se lancer dans ce genre de série B à tendance Z qu’il y ait de quoi se rincer les yeux, et que ce soit de mauvais goût, c’est le dernier de nos soucis.
Le casting s’en sort étonnamment bien. On a l’impression que tout le monde croit au projet et s’investit comme il se doit, à commencer par Nicole Eggert dont le jeu est suffisamment profond pour rendre son personnage crédible. Je vous rassure, certains seconds rôles sont clairement à côté de la plaque, Wynorski n’étant pas réputé pour faire, refaire et re-refaire les scènes jusqu’à avoir la prise parfaite (faut tourner vite quand on n’a pas beaucoup de budget). Sexe softcore, nudité, lesbianisme, des boobs en veux-tu en voilà, Wynorski préfère clairement la nudité au gore et bien que les scènes horrifiques soient présentes, elles sont au final assez peu nombreuses. Dommage car elles sont plutôt bien emballées, avec des maquillages honnêtes et même un peu de sang. Mais oui, que voulez-vous, ça coute moins cher déshabiller une actrice que de créer des effets gores. A côté de ça, on reste quand même dans quelque chose d’assez terne, assez mou du genou malgré sa courte durée de 1h22 génériques compris. Les personnages sont basiques, l’intrigue et la narration sont simplistes, mais les décors et les costumes sont plutôt réussis et certaines scènes sont vraiment bien filmées, ce qui dénote pas mal avec les scènes de dialogues très plan-plan. Oui, The Haunting of Morella a le mérite de ressembler à un authentique film d’époque, un film d’époque où on mettait des strings en lycra, mais un film d’époque quand même. Une époque dans un univers parallèle sans doute. Dommage que les éclairages ne soient pas plus travaillé car ces décors auraient encore plus pu être mis en valeur.
30 ans après son cycle Edgar Allan Poe, Roger Corman tente de le faire renaitre avec The Haunting of Morella en mettant son yes-man Jim Wynorski à la barre. Le résultat est ce qu’il est, plein de boobs, fauché, mais la proposition n’est étonnamment pas catastrophique.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-haunting-of-morella-de-jim-wynorski-1990/
Créée
le 22 août 2024
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