Amityville pour les nuls

Film fantastique inédit en France, The Hearse narre l’arrivée d’une femme fraichement divorcée dans un patelin reculé des Etats-Unis afin de restaurer et peut-être d’habiter la maison de sa défunte tante. Elle se heurte rapidement à la population locale qui dit la maison hantée et n’apprécie guère les étrangers, d’autant plus que des évènements bizarres interviennent dans la demeure et qu’un corbillard sorti de nulle part lui file de sacrées frayeurs de temps à autres…

Brassant de trop nombreux éléments sans en maîtriser un seul, le réalisateur George Bowers (monteur de profession qui signe ici son premier passage derrière la caméra) délivre au final plus un téléfilm qu’un réel long-métrage horrifique, sa mise en scène datée n’aidant clairement pas le projet à se démarquer. Entre un décor mal exploité, une photographie parfois travaillée mais principalement vieillotte, une musique vieillotte et une interprétation au rabais, The Hearse a du mal à devenir captivant, pas vraiment aidé par des séquences parfois grotesques car mal dirigées (les apparitions saugrenues du chauffeur de corbillard dans la maison ressemble plus à un sketch qu’à un moment de pressions).

Le scénario, concocté par un débutant qui ne signera pas grand-chose par la suite, est quant à lui inutilement fouillé : maison supposément hantée, apparitions fantomatiques, secrets familiaux troubles, hostilité de certains dirigeants de la ville ayant apparemment un lien avec le décès de sa tante… Tous ces thèmes n’arrivent jamais à coexister à travers un script pauvre et dénué de réel suspense, ponctué d’une amourette ringarde et inutile d’un ado du coin envers notre héroïne (Trish Van Devere, alias Mme George C. Scott, alias j’écarquille-les-yeux-sans-arrêt). Jamais flippant, jamais intrigant et finalement peu attractif, cette rareté reste hautement dispensable et peu recommandable.