Il y a la démesure des grands paysages offerts par la chine continental, Tsui Siu-Ming posant même sa caméra aux Monts Wudang berceau des arts martiaux taoïstes parmi lesquels on retrouve le tai-chi-chuan.



Les Mandchous veulent anéantir le monastère Shaolin en comptant sur la force du personnage campé par Yu Rongguang pour défier le maitre des lieux et prendre sa place ! C'est sans compter sur les disciples de ce dernier qui s'enfuient avec la fameuse robe sainte du titre, objet de
culte précieux car sans lui pas de passation de pouvoir!



Voilà pour le pitch et puis c'est tout, ce qui est un peu dommage vu l'immense envergure dont se pare la cinématographie du réalisateur pour dérouler son histoire, les paysages sont somptueux, les figurants comme dans Mirage très nombreux et deux batailles à grande échelle sont mémorables dont une première directement au sein du Temple de Shaolin et une autre qu'il affectionne tout particulièrement : à dos de cheval !
Deux gros problèmes :


-Le premier c'est qu'en dehors de la belle nature chinoise (et des immenses temples) et des quelques affrontements c'est pas la joie... difficile de juger du scénar en l'état au vu de la qualité de la bobine, j'ai même l'impression qu'une grosse partie est manquante mais c'est pas plus difficilement regardable que Mirage qui lui bénéficiait de quelques moments sympathiques en dehors de l'action gargantuesque.
Ici il y a l'histoire d'amour insipide qui se permet même le luxe de t'insérer un flashback mielleux de plusieurs minutes de scènes que l'on a déjà vu! et cette mauvaise manie qu'a Tsui Sui-Ming de s'astiquer un peu la nouille sur des cascades un peu osef...
Je comprends l'intention et c'est tout à son honneur de tenter d'offrir au spectateur une atmosphère authentique dans la vie d'un peuple nomade qui vit de l'élevage de chevaux, mais que c'est long...
Il met du cœur à l'ouvrage le gars, les vues aériennes sur cet immense troupeau en fuite sont à couper le souffle, il sait faire voilà ce que je me dis, depuis l'autre-film-que-je-n'arrête-pas-de-mentionner j'ai bien compris qu'il s'éclatait sur ce genre de délire démesuré.


-Le second c'est que les affrontements, de très bonnes factures et saisissants dans leur armada de figurants ont parfois cette désagréable impression d'échanges "démonstratifs" favorisant un surplus de coups/mouvements inutiles pour en mettre plein la vue au détriment de l'efficacité. C'est à l'image de ce que je disais précédemment, par exemple perdre plusieurs minutes sur des pratiquants (des experts de Shaolin j'image) faisant montre de leurs attitudes seuls face caméra.
Le meilleur combat opposant Yu Rongguang à des prisonniers de part et d'autre des barreaux de la cellule de prison est malheureusement très court... alors que c'est le plus technique et original du film.


Et puis finalement à la fin du film (je ne sais même pas quelle est sa durée, le métrage n'avait aucun sens sur mon fichier video_ts) je me suis dis est ce que ça valait vraiment le coup de mettre autant de moyens pour si peu ? Je n'ai pas eu le sentiment de vivre une grande aventure cette fois.



  • Mise à jour :


Je crois rêver oh mon dieu.
Comme je disais c'est un fichier video_ts qui est découpé en "plusieurs parties" et en fait la seconde se coupe avant une fameuse scène sur laquelle je suis tombé par hasard en avançant la barre de lecture vers la fin :p
D'où le sentiment d'un segment manquant, mais bon ça ne change pas grande chose au scénar très maigre (on préféra le dytique de Ann Hui "The Romance of Book and Sword" supérieur à tous les niveaux )
Une façon de la censurer ? Parce que mesdames et messieurs c'est le truc le plus tordu que j'ai vu de ma vie : il t'as filmé une double immolation en temps réel !!
C'est affreux putain, ce mec est complètement frappé, les cascadeurs sont aussi siphonnés que ce type, c'est une vision de cauchemar bordel je suis encore sur le cul o_O


Pour les plus curieux je viens de mettre l'extrait de l'immolation sur youtube, ça spoil donc à vos risques et périls
Allez j'augmente d'un point rien que pour ce petit bonus.

HuangFeihong
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 17 oct. 2021

Critique lue 44 fois

3 j'aime

1 commentaire

HuangFeihong

Écrit par

Critique lue 44 fois

3
1

D'autres avis sur The Holy Robe of the Shaolin Temple

Du même critique

Historie
HuangFeihong
9

L'aboutissement d'un style

La note est accessoire, seuls les deux premiers tomes ont pu être traduit en français en version numérique (toujours pas licenciée en France...), donc je note essentiellement le premier Arc qui se...

le 5 oct. 2014

12 j'aime

L'Auberge du Dragon
HuangFeihong
9

Critique de L'Auberge du Dragon par HuangFeihong

Le film est vraiment une petite pépite du genre Wu Xia, il annonce, tout comme Green Snake un an plus tard, les deux chef d'oeuvre de Tsui Hark à venir, ici on est clairement dans les prémices de ce...

le 9 août 2013

12 j'aime

Iphigénie
HuangFeihong
10

Ma révélation cinéphilique.

Je me demande vraiment si ce n'est pas le film que j'attends depuis le début de ma cinéphilie. Je veux dire là j'ai quand même eu un vrai déclic en le voyant, ça me fait tout drôle, mais je pense...

le 26 avr. 2016

11 j'aime

2