Tommy Lee Jones frappe encore !
Tommy Lee Jones, figure légendaire du 7ème Art comme acteur, nous avait déjà impressionné avec sa première réalisation en 2005 : “ Trois enterrements ”. Il récidive neuf ans après, avec “ The Homesman ”, qui se place d’ors er déjà comme l’un des meilleurs films de l’année. Cela tient principalement à la force et à l’originalité du sujet pour lequel Jones, Fitzgerald et Oliver ont fait un magnifique travail d’adaptation, aux acteurs (tous extraordinaires) et à une mise en scène aussi sobre que généreuse. Véritable antithèse de l’imagerie d’Epinal véhiculée depuis 40 par “ La petite maison dans la prairie ”, le film révèle la triste réalité de cette conquête de l’Ouest qui a poussé tant d’hommes et de femmes à la folie, la mort ou la souffrance. Les grands horizons hostiles, la précarité, la cupidité, voire la bestialité rivalisent avec l’espoir, la foi, le courage et la générosité. C’est à travers le prisme de George Briggs, homme sans foi ni loi (qui entamera ce parcours vers la rédemption), que le film relate cette partie de l’histoire des Etats-Unis, si évoquée, et pourtant encore méconnue du grand public. Tommy Lee Jones s’en donne à cœur joie pour notre plus grand bonheur et plaisir. Il nous offre des scènes mémorables, d’une justesse émotionnelle incroyable et d’une beauté brute, presque primaire. C’est l’état humain qui est ici exploré jusqu’aux tréfonds de sa noirceur et de manière antinomique de sa bonté la plus pure. Un paradoxe qu’entretient le réalisateur tout au long de son film tout aussi déroutant que formidablement poignant. Une grande leçon de cinéma !