Antichrist
Alors que la polémique gonflait depuis quelques heures sur la prétendue violence de son film, alimentée par les nombreux claquements de porte lors de la projection officielle au Festival de Cannes...
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le 16 oct. 2018
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Je comprends qu'on soit écœuré ou ennuyé par ce film, qu'on le trouve démagogue, pompeux, malin ; je ne peux m'empêcher de le trouver simplement débile et carré, efficace dans son petit espace aux allures importantes. C'est surtout trop bête et systématique pour émouvoir. La radicalité pourra ébranler des cinéphiles tout frais, gêner et 'poursuivre' raisonnablement d'autres, car Larsounet aime briser des tabous élémentaires (en se foutant de leur légitimité mais peu importe l'époque permet).
Régulièrement, au travers de Verge-ile essentiellement, on prend de la distance avec Jack et est invité à le considérer comme un imbécile pimpant ou un raté folklorique, mais dans l'ensemble la fascination est censée l'emporter – cette charge suffit à rendre la séance un minimum attractive. Lars est évident au travers de nombreux traits de ce protagoniste, de ses discours et présentations. Les références au nazisme sont complétées par celles aux autres grands dictateurs du XXe, belle brochette de prédateurs ultimes donc pontes de l' « art extravagant » (quelle place doit occuper Glenn Gould face à eux ? lui dont la même archive est recasée régulièrement – la légitimité et le goût de la chose m'échappent). Les laïus ne sont que des dissertations fumeuses à terme (même contradictoires) de narcissique affranchi, visant directement les gros et grands thèmes.
Jack comme Lars ont sûrement raison d'y aller à fond. C'est simplement dommage de toujours revenir au stade du sociopathe adolescent ou adulescent gargarisé de maximes subversives. Jack & Lars nous resservent ces vieux refrains de nietzschéens, ces conneries sur la beauté de l'art-boucherie (hormis la maison finale, pas une once de valeur esthétique dans les concrétisations).. L'humour est autrement agréable (la solitude et la fatalité sont facilement drôles) même si la volonté de provoquer entame là aussi son pouvoir et surtout lui interdit une véritable.. intelligence ? Enfin en termes de psychologie et de scénario le film n'a pas grande valeur, la présence de l'auteur agrégeant tout progressivement, tandis qu'à force d'être concentré sur le monde de ce type on sacrifie la consistance en plus de la vraisemblance – car berner des victimes et des policiers peut se concevoir mais à force de cumuler on sort de la bêtise, de l'aliénation et de la cécité humaine pour entrer dans la niaiserie catégorique.
https://zogarok.wordpress.com/2019/03/23/the-house-that-jack-built/
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Créée
le 23 mars 2019
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