Petite série B de SF au budget plus que serré, The Human Race a pas mal bourlingué dans les festivals dans une version non finalisée, avant sa sortie discrète en 2013 aux Etats-Unis. Partant sur le même principe qu’un Battle Royale ou qu’un Hunger Games, où des gens « normaux » vont s’affronter dans une course à la mort, d’où le titre, le film va également s’attarder sur les tords et travers de l’espèce humaine lorsque sa vie est en danger, d’où le titre. Oui, un titre à double signification et vraiment bien trouvé, mais pour au final un résultat en demi-teinte…
The Human Race partait pourtant bien, avec son générique bien troussé suivi d’une voix intrigante nous rappelant que les participants devront suivre les flèches, ne jamais marcher dans l’herbe, ne jamais être dépassés deux fois,… ou ils mourront. Une course dans une sorte de coin reculé d’une ville abandonnée où il ne pourra forcément y avoir qu’un seul survivant, les personnes ne respectant pas les règles susnommées verront leur tête littéralement exploser. L’humain étant ce qu’il est, ses pulsions les plus primaires ressortiront avec le danger et rapidement la course va bien évidemment tourner au massacre d’autant plus qu’aucun équilibre est présent. Militaires chevronnés, vieillard en déambulateur, femme enceinte, sportifs, enfants,… tous sont exposés à une mort violente et le réalisateur ne va bien entendu faire preuve d’aucune pitié en nous montrant les bassesses d’une espère humaine dans ses côtés les plus horribles.
Egoïstes, sadiques, jusqu’auboutistes,… la critique est virulente mais pourtant tellement réaliste, même si ici poussée à l’extrême. Les plus civilisés finiront tout de même par succomber à leurs plus bas instincts car ainsi est faite la vie : écraser l’autre pour ne pas qu’il nous écrase et ceux qui essaient de fuir cela finissent tout de même par ne pas avoir le choix.
L’idée de départ était louable, mais malheureusement ce qu’il y a autour gâche un peu le tableau, à commencer par une mise en scène très brouillonne, aux effets de style inutiles (les splits d’écran), et à la photographie à coté de la plaque. Le côté gore est bien trop prononcé, et même si les gerbes de sang sont assez stylées (quoi qu’un peu trop numériques), les morts sont toutes les mêmes et finissent rapidement par lasser.
Coté acting, ca pêche également. Hormis Eddie McGee qui s’en sort étonnement bien grâce à son charisme à l’écran, ainsi que le couple très attachant de malentendants, le reste du casting est totalement à la ramasse, à la limite de l’amateurisme. Semblant parfois un peu perdus, ils nous donnent réellement l’impression de ne pas croire une seule seconde à ce qu’ils sont en train de jouer. Pour un film censé nous présenter les peurs et les travers de l’humain, avouons que c’est tout de même assez gênant lorsque la majorité des acteurs n’arrivent à faire passer la moindre émotion au travers de leur personnage.
Tout comme sa fin qui risque de diviser (n’en dévoilons pas plus), on sort de The Human Race avec un avis très mitigé. D’un côté, on sent les effort d’un jeune réalisateur pour mettre en image de bonnes idées, d’un autre c’est bien trop maladroit, grotesque et mal interprété pour donner quelque chose de correct. Un film bien plus réussi sur le fond que sur la forme, mais qui se laisse tout de même regarder sans déplaisir.