Alternant depuis dix ans entre curiosités mal aimées et téléfilms fauchés, Nicolas Cage n'est plus que l'ombre de lui-même, les rares exceptions étant le touchant Joe de David Gordon Green, le déjanté Mandy et les derniers films de Paul Shrader. Ainsi ne s'étonne-t-on même plus de le voir dans ce produit filmé avec les pieds, au rythme de gastéropode et à la direction d'acteurs inexistante.
Un film de SF dystopique sans le sou où l'agent d'une agence gouvernementale visant à renvoyer les plus pauvres dans des bidonvilles va finalement se retourner contre ses employeurs afin de sauver une mère et son fils dans le besoin. Un pitch classique qui aurait pu être efficace s'il n'était pas tombé dans les mains du dénommé Rob W. King, plus actif à la télévision que sur grand écran, tâcheron sans idée aucune qui filme mollement une course-poursuite ennuyeuse au possible dans un univers aussi futuriste que le terrain vague où vous faites du vélo.
Entre un Nic Cage sous Lexomil, un Hugh Dillon dans ce qu'il croit être le rôle de bad guy de sa vie et un insupportable gamin qui n'a visiblement pas connaissance du mot "acting", seule la jolie Sarah Lind s'avère convaincante dans l'un des métrages les plus soporifiques de celui qui a jadis remporté un Oscar pour Leaving Las Vegas.