A l'aune de ses images continuellement ton sépia et tonalités mordorées, le film figé et terriblement propre sur lui finit par sentir la naphtaline. De moins en moins inspiré, le réalisateur de The Yards continue à traiter des thèmes qui l'obsèdent : le dilemme, la culpabilité et l'abnégation. L'immigrante Ewa venue de Pologne (où l'enseignement de l'anglais au début du 20ème siècle semblait particulièrement performant) devient le noyau nucléaire autour duquel deux cousins entrent en fusion. Rien de bien captivant même s'il faut reconnaitre que le sujet est plutôt traité de manière modeste, comme par le petit bout de la lorgnette. Tandis que Joaquin Phoenix en fait des tonnes, la française Marion Cotillard ne parait être en mesure que d'afficher la même expression. Tout ceci manque de souffle et ne parvient jamais à nous intéresser ni nous émouvoir. Un bel écrin qui ne contient à peu près rien.